L'Orient le jour - Le juge d’instruction ordonne la relaxe de deux témoins coupables de délits. La justice refuse de relâcher les quatre généraux, 6 Aout 2008
La justice a refusé hier de relâcher les quatre généraux détenus dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat, en 2005, de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri.Le juge d’instruction chargé de l’affaire du meurtre de Rafic Hariri, Sakr Sakr, a débouté les anciens chefs des services de sécurité de leur demande de libération.Il s’agit de l’ancien chef de la garde présidentielle, le général Moustafa Hamdane, de l’ancien directeur général de la Sûreté générale, le général Jamil Sayyed, de l’ancien chef des Forces de sécurité intérieure, le général Ali Hajj, et de l’ancien chef des renseignements de l’armée, le général Raymond Azar.Les quatre suspects, proches de Damas, sont en prison depuis près de trois ans dans cette affaire sans avoir été inculpés, ce qui a suscité les critiques de l’opposition, qui y voient une « politisation » de l’affaire. Les quatre généraux plaident non coupables et ne cessent de demander leur libération.En avril dernier, le gouvernement avait de son côté estimé que ces détentions étaient nécessaires pour « éviter la fuite des suspects et la perte de preuves », affirmant que des « parties influentes » pouvaient « leur procurer un refuge ».Le juge Sakr a en revanche relâché deux autres détenus – ils sont neuf en tout – dans cette affaire. Le magistrat a accepté la requête d’Ayman Torbey et de Moustapha Misto, estimant que le motif pour lequel ils avaient été arrêtés, respectivement en septembre et octobre 2005, constituait un délit et non un crime. Les deux hommes avaient été arrêtés pour avoir falsifié des récépissés de vente de cartes téléphoniques prépayées et les avoir utilisées. Ils ont été relâchés sous caution de 300 000 LL chacun. Les deux hommes avaient été interpellés fin 2005 pour faux et usage de faux, et pour avoir donné de fausses informations.Les sept autres détenus, dont les quatre généraux, pourraient comparaître devant le tribunal international qui siégera à La Haye, dès la fin de l’enquête menée par la commission de l’ONU. Outre les quatre généraux, la justice libanaise détient également Mahmoud et Ahmad Abdel Aal, ainsi que le Syrien Ibrahim Jarjoura. Ce dernier est arrêté pour avoir cherché à induire en erreur le tribunal.Il y a lieu de signaler que début septembre, les généraux arrêtés auront déjà assumé une peine de trois ans de prison.Le 2 juin, le Conseil de sécurité a prorogé de six mois le mandat de la commission d’enquête, présidée par le Canadien Daniel Bellemare, indiquant toutefois qu’il mettrait fin à ce mandat avant le 31 décembre si la commission annonçait « d’ici là avoir mené à bien sa mission ».Rafic Hariri a été assassiné, avec 22 autres personnes, dans un attentat à la camionnette piégée à Beyrouth le 14 février 2005.Signalons pour finir que le général Jamil Sayyed a publié un communiqué dans lequel il se dit convaincu que la libération des deux témoins « incarcérés injustement durant trois ans » sonne « le début de l’effondrement du grand mensonge de l’enquête ».
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