Assassinat Hariri Le Hezbollah a confirmé la convocation de ses cadres par le Tribunal spécial sur le Liban dont il a vivement critiqué l'action, tout en s'engageant à collaborer avec les enquêteurs. Une collaboration quand même conditionnée.
Même si les messages qu'il a adressés étaient nombreux, ce sont deux objectifs principaux, qui se rejoignent, que le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a voulu atteindre à travers son apparition télévisée, hier soir sur al-Manar : barrer la voie aux diverses interprétations qui ont ponctué la convocation de cadres de son parti par le bureau du procureur général du Tribunal spécial sur le Liban, pour les besoins de l'enquête sur l'assassinat de l'ancien Premier ministre, Rafic Hariri, et descendre la mission du TSL afin de mettre en relief ce qu'il considère comme une politisation de son action.
Hassan Nasrallah a ainsi confirmé que 12 cadres et proches de son parti ont été récemment convoqués pour les besoins de l'enquête et que six autres le sont de nouveau, avant de rappeler que d'autres avaient été convoqués pour les mêmes raisons en 2005, 2008 et 2009, mais que « c'est la première fois que cette démarche suscite autant de bruit ». Il n'a pas voulu révéler leur identité ou le motif de leur convocation, se contentant de préciser qu'ils l'ont été à titre de témoins et non pas de suspects. « Nous avons demandé au TSL de respecter le secret de l'instruction et nous faisons de même. Jusqu'à nouvel ordre, nous ne révélerons pas de noms ou la teneur de l'enquête », a-t-il dit, en indiquant que des représentants du bureau du procureur général et du Hezbollah ont tenu une réunion « semi-formelle pour discuter de tout ce qui se dit dans la presse et les salons et pour dissiper certaines appréhensions ».
Le dirigeant du parti de Dieu a ensuite dénoncé « certaines accusations politiques médiatiques » lancées contre son parti, en rappelant d'anciennes révélations de la presse européenne et arabe au sujet d'une éventuelle implication du Hezbollah dans l'assassinat de Rafic Hariri. Il a notamment cité Le Figaro, Der Spiegel, et as-Siyassa, et insisté sur le fait que leurs informations étaient toutes attribuées à des sources de l'enquête, du tribunal ou des proches de l'enquête.
Cet exposé lui a permis de mettre l'accent sur le fait que son parti est victime d'une campagne politique, à l'instar de celle qui avait été menée, selon lui, contre la Syrie et les quatre généraux, et de critiquer le processus suivi pour l'enquête sur l'attentat du 14 février 2005. « Des forces régionales et locales ne sont pas étrangères à la campagne menée contre le Hezbollah », a-t-il accusé, en faisant remarquer que « tout ce qui a été répercuté dans les salons et les médias au sujet du déroulement de l'enquête a fini par se produire ». Hassan Nasrallah a sans ambages accusé le TSL d'avoir laissé filtrer ces informations. « Certaines personnes qui collaborent avec le tribunal sont proches de certains services de sécurité, ainsi que de nombreux leaders politiques et journalistes », a-t-il affirmé. « C'est le bureau du procureur et le tribunal qui sont responsables de tout ce qui se dit et qui s'écrit », a-t-il encore insisté, tout en considérant ces « indiscrétions comme étant normales étant donné que le TSL est composé de personnes appartenant à plusieurs nationalités, et qu'il se peut qu'il y ait des conflits entre elles ». « Comment expliquer sinon les nombreuses démissions au sein du tribunal ? » s'est-il interrogé.
Une feuille de route
Le secrétaire général du Hezbollah est ensuite tombé à bras raccourcis sur la commission internationale d'enquête « qui n'a pas œuvré de façon professionnelle dès le départ », reprochant aux enquêteurs de s'« être fixé pour seule cible la Syrie et les quatre généraux » et d'avoir « compté pendant quatre ans sur les dépositions de faux témoins ». « Un des enquêteurs a même tenté en vain de conclure un marché avec le général Jamil Sayyed. La commission a voulu conclure des marchés au service, non pas de la vérité, mais de certaines parties », a accusé Hassan Nasrallah, avant de fixer une sorte de feuille de route en quatre points à laquelle le tribunal devrait, selon lui, se conformer : « Juger les faux témoins pour barrer la voie à d'autres à l'avenir, juger leurs instigateurs, ainsi que ceux qui ont laissé filtrer des informations à la presse et rendre justice aux personnes injustement accusées et détenues », dans le cadre de l'enquête.
Selon lui, la collaboration du Hezbollah avec les enquêteurs est tributaire, à long terme, de la concrétisation de ces conditions. « Si le processus jusque-là suivi demeure inchangé, nous serons en droit d'adopter une autre position », a-t-il averti. À court terme, le parti de Dieu reste toutefois déterminé à collaborer avec le TSL, pour diverses considérations a assuré Hassan Nasrallah. « Nous voulons, à l'instar de tous les Libanais, connaître la vérité sur l'assassinat de Rafic Hariri, à travers lequel c'est la Syrie, la région et nous-mêmes qui étions principalement visés. Nous sommes soucieux d'empêcher que l'enquête ne suive une fausse direction et notre collaboration peut être utile sur ce plan, sans compter que si nous ne collaborons pas avec les enquêteurs, la campagne menée contre nous s'intensifiera, même si nous n'avons rien à craindre. »
Le secrétaire général du Hezbollah a en outre évoqué le dossier des accords de sécurité entre le Liban et les États-Unis et donné lecture d'extraits de leurs clauses pour expliquer pourquoi ils constituent une atteinte à la souveraineté libanaise et une humiliation pour les FSI. « Personne ne veut affaiblir celles-ci. Au contraire. Pour cette raison, nous n'acceptons pas que des conditions leur soient imposées », a-t-il dit.
Il a expliqué par ailleurs les raisons de la participation de son parti à la conférence nationale de dialogue, affirmant que si celle-ci avait été convoquée pour discuter des armes de son parti et non pas de la stratégie de défense, il l'aurait boycottée.
Hassan Nasrallah n'a pas voulu s'étendre sur la visite du chef du PSP, Walid Joumblatt, à Damas, se contentant d'indiquer qu'elle est dans l'intérêt du Liban et des relations libano-syriennes.
Concernant les municipales, il a enfin indiqué que son parti est prêt à s'y engager, mais qu'il ne s'opposera pas à un éventuel report si une entente se dégage à ce sujet. « Il vaut mieux que les élections se déroulent sur base des réformes qui seraient introduites à la loi, après un report technique de deux ou trois mois », a-t-il conclu.
PRESS REVIEW
April 1, 2010 - L'Orient le jour - Nasrallah : Oui mais, à une collaboration avec le TSL
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Background - خلفية
On 13 December 2005 the Government of the Lebanese Republic requested the UN to establish a tribunal of an international character to try all those who are alleged responsible for the attack of 14 february 2005 that killed the former Lebanese Prime Minister Rafiq Hariri and 22 others. The United Nations and the Lebanese Republic consequently negotiated an agreement on the establishment of the Special Tribunal for Lebanon.
Chronology - Chronologie
Détenus - Detainees - المعتقلون
International Criminal Justice
Videos - فيديو
- Now Lebanon : Crowds Gather to Show Support for International Tribunal, August 4, 2010
- IRIS Institute:La creation du TSL est-elle justifiee? - June 18, 2009
- Al Manar : Interview with Ali Hajj right after his release - April 30, 2009
- Al Manar: Summary of Jamil Al Sayyed's press conference, April 30, 2009
- AFP, Freed Lebanese prisoner speaks out - April 30, 2009
- OTV : exclusive interview with Jamil Sayyed - April 30, 2009
- Al Jazeeera English : Crowds celebrate Hariri suspects'release - April 29, 2009
- OTV : report about Ali el Hajj - March 18, 2009
Liens - Links - مواقع ذات صلة
The Washington Institute for Near East Policy, David Schenker , March 30, 2010 . Beirut Spring: The Hariri Tribunal Goes Hunting for Hizballah
Frederic Megret, McGill University, 2008. A special tribunal for Lebanon: the UN Security Council and the emancipation of International Criminal Justice
International Center for Transitional Justice Handbook on the Special Tribunal for Lebanon, April 10, 2008
United Nations
Conférence de presse de Nicolas Michel, 19 Sept 2007
Conférence de presse de Nicolas Michel, 27 Mars 2008
Département d'Etat américain
* 2009 Human Rights report
* 2008 Human Rights report
* 2007 Human Rights report
* 2006 Human Rights report
* 2005 Human Rights report
ICG - International Crisis Group
The Hariri Tribunal: Separate the Political and the Judicial, 19 July, 2007. [Fr]
HCSS - Hague Centre for strategic studies
Hariri, Homicide and the Hague
Human Rights Watch
* Hariri Tribunal can restore faith in law, 11 may 2006
* Letter to Secretary-General Kofi Annan, april 27, 2006
Amnesty International
* STL insufficient without wider action to combat impunity
* Liban : le Tribunal de tous les dangers, mai 2007
* Jeu de mecano
Courrier de l'ACAT - Wadih Al Asmar
Le Tribunal spécial pour le Liban : entre espoir et inquiétude
Georges Corm
La justice penale internationale pour le Liban : bienfait ou malediction?
Nadim Shedadi and Elizabeth Wilmshurt, Chatham House
The Special Tribunal for Lebanon : the UN on Trial?, July 2007
Issam Michael Saliba, Law Library of Congress
International Tribunals, National Crimes and the Hariri Assassination : a novel development in International Criminal Law, June 2007
Mona Yacoubian, Council on Foreign Relations
Linkages between Special UN Tribunal, Lebanon, and Syria, June 1, 2007
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