May 19, 2009 - L'Orient le jour - Mehlis et Abdo seront entendus par une juge d’instruction à Paris, suite à la plainte de Sayyed

Par Élie MASBOUNGI

L'interview du général Jamil Sayyed à la chaîne satellitaire al-Jazira qualifiée de « bombe » par les uns et de « pavé dans la mare » par les autres a eu des répercussions en France, surtout que l'ancien directeur de la Sûreté générale a affirmé qu'il se rendra à Paris pour engager des poursuites contre ceux qu'il tient pour responsables de son incarcération durant près de quatre ans à Roumieh, avec trois autres officiers, à la suite de l'attentat terroriste qui a coûté la vie à Rafic Hariri et à plusieurs autres personnes.
Des informations recueillies auprès des instances judiciaires françaises compétentes et des avocats de M. Sayyed ont permis de confirmer que les deux plaintes en diffamation contre inconnu déposées auprès du doyen des juges d'instruction de Paris ont été examinées, et qu'une audience a été fixée au cours de la semaine prochaine pour entendre le plaignant et deux personnes mises en cause. Il s'agit de M. Detlev Mehlis, ancien président de la commission internationale d'enquête sur l'assassinat de Hariri, accusé par l'ancien directeur de la Sûreté générale d'avoir tenu des propos diffamatoires à son égard, dans une interview accordée à la LBCI, et de M. Johnny Abdo, ancien ambassadeur du Liban, accusé d'avoir tenu des propos de la même nature, dans le cadre d'une interview parue dans le magazine as-Sayyad.
Le doyen des juges a instruit le dossier de ces deux affaires avant de les transmettre à la juge Fabienne Pons, vice-présidente chargée de l'instruction au tribunal de grande instance de Paris.
Celle-ci entendra le plaignant, puis MM. Mehlis et Abdo.
Prié de dire pourquoi la plainte a été déposée en France, Me Korkmaz a indiqué que la France est un des pays qui accepte de se saisir de telles violations et que M. Abdo réside à Paris. Il a ajouté que la plainte et tous les documents y relatifs ont été présentés depuis longtemps, ainsi que tous les documents requis, et que la date de l'audience a été fixée après la libération des quatre généraux.
Prié de commenter ces faits, l'ambassadeur Abdo a affirmé qu'il a simplement entendu parler de cette affaire, mais qu'il n'a reçu aucune notification de la part d'une instance judiciaire quelconque.