August 12, 2010 - L'Orient le jour - Le 14 Mars appelle les Libanais à soutenir le TSL, « pilier de l’entente nationale »

La réunion hebdomadaire que le secrétariat général du 14 Mars a tenue hier en son siège d'Achrafieh a été axée sur les développements en rapport avec les travaux du Tribunal spécial pour le Liban (TSL) ainsi que sur le récent accrochage qui a opposé la semaine dernière à Adaïssé, à la frontière sud, l'armée libanaise aux forces israéliennes. La réunion a eu lieu en présence du député Ammar Houri, des anciens députés Farès Souhaid et Moustapha Allouche, et de MM. Eddy Abillamaa, Nassir el-Assaad, Youssef Douaïhy et Nawfal Daou.
Le communiqué publié à l'issue de la réunion souligne que « la justice reste l'un des principaux fondements de la paix et de la stabilité dans les sociétés, de sorte que la réalisation du droit devrait être la règle, loin des intérêts et des considérations politiques ». « Cela explique le fait que les Libanais ont réclamé la formation du tribunal international chargé de l'enquête sur l'assassinat du président Rafic Hariri et ses compagnons et sur les autres assassinats et tentatives d'assassinats et sur les attentats dont les Libanais ont été la cible au cours des dernières années, a souligné le communiqué du 14 Mars. D'où le fait que les Libanais restent attachés à ce tribunal et à ses prérogatives, ainsi qu'à son rôle fondé sur les critères internationaux de justice, loin de toute interférence, contraintes, ou limites dans sa mission, afin qu'il puisse dévoiler la vérité au sujet de ces crimes et dénoncer ceux qui les ont commandités, planifiés, exécutés ou en ont été complices ».

Et le 14 Mars d'ajouter dans ce cadre : « Les Libanais sont appelés à consolider l'action de ce tribunal en se tenant à ses côtés en sa qualité de l'un des piliers de l'entente nationale. Ce soutien est nécessaire afin que le tribunal puisse accomplir sa mission de manière professionnelle et neutre, en prenant en considération toutes les données qui pourraient être en sa possession, loin des pressions matérielles, morales, politiques ou médiatiques ».

La confrontation avec Israël
Évoquant ensuite le récent accrochage qui a opposé à Adaïssé, à la frontière sud, l'armée libanaise aux forces israéliennes, le 14 Mars a souligné qu'à l'approche de la prochaine réunion de la conférence de dialogue, et à la lumière des circonstances de l'accrochage en question, les participants à la conférence de dialogue devraient accélérer l'élaboration de la stratégie de défense « afin de défendre le Liban et le préserver de tous les dangers qui le menacent ». « De la même manière que les relations entre le Liban et les autres pays devraient être des relations d'État à État par le biais des ambassades et des institutions constitutionnelles, la confrontation avec Israël devrait elle aussi se faire d'État à État par le biais de l'armée et des forces sécuritaires et militaires légales, en passant par le Conseil des ministres qui est la seule autorité exécutive habilitée à prendre les décisions à caractère souverainiste, a souligné le 14 Mars. L'approbation d'une politique de défense constitue le prélude à la mise au point d'un programme visant à équiper l'armée, conformément au souhait du président Michel Sleiman qui a invité le Conseil des ministres à prendre l'initiative à cet égard dans les délais les plus brefs. »

Le Liban et la première ligne de défense de l'Iran
Sur un autre plan, le 14 Mars a relevé qu' « au cours de la semaine dernière, des responsables iraniens ont fait des déclarations et ont adopté des positions dont il ressort qu'ils considèrent le Liban comme une première ligne de défense de l'Iran et de ses intérêts ». « De telles déclarations, ajoute le communiqué, constituent une atteinte à la souveraineté libanaise ainsi qu'aux normes qui régissent les relations entre États. L'établissement de relations amicales entre le Liban et l'Iran implique que les responsables iraniens doivent traiter avec le Liban comme un État libre et souverain qui a des intérêts nationaux indépendants prenant en considération les aspirations et les choix de son peuple. »
Par ailleurs, le communiqué a rendu hommage à « l'action entreprise par la société civile qui avait pour thème "Beyrouth, ville des libertés", ainsi que la défense du tribunal international ». « Le secrétariat général du 14 Mars estime que de telles actions reflètent la vitalité de la société civile qui exprime de cette façon son rejet de l'État de la pensée unique et qui réaffirme par la même occasion son attachement aux valeurs de la justice, de la démocratie et de la liberté. »
En conclusion, le 14 Mars a exprimé ses vœux aux musulmans pour le mois de ramadan, soulignant que cette période de jeûne devrait permettre d'aboutir « à une sérénité susceptible de renforcer le partenariat islamo-chrétien ».
Répondant ensuite aux questions des journalistes, M. Eddy Abillamaa a déclaré que si le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah a des indices à fournir au sujet de l'assassinat de Rafic Hariri, il devrait entreprendre de les transmettre au TSL « qui est seul habilité à se prononcer sur cette affaire ».