L'Orient le jour - « Les concertations au Conseil de sécurité sur le tribunal international n’ont abouti à rien de tangible », affirme Mahmassani à « L’Orient-Le Jour », 5 Mai 2007.
New York – de notre correspondante aux Nations unies, Sylviane ZEHIL
«Comme vous le savez, toutes les parties au Liban se sont exprimées en faveur de la mise en place du tribunal international pour juger les responsables de l’assassinat de l’ex-Premier ministre Rafic Hariri et les autres. La mission de Nicolas Michel, secrétaire général adjoint pour les Affaires légales, qui était d’assister les autorités libanaises et les partis libanais pour la ratification de l’accord bilatéral entre le Liban et l’ONU sur la création d’un tribunal international conformément à la Constitution libanaise, n’a pas abouti. Il n’y a pas eu de progrès, et les choses sont restées au point mort. » C’est ce qu’a confirmé hier Yahya Mahmassani, représentant de la Ligue arabe auprès de l’ONU, dans une interview accordée à L’Orient-Le Jour, au Palais de Verre. Et d’affirmer fermement : « Lors des consultations privées qui se sont tenues mardi dernier sur ce sujet, aucun membre du Conseil n’a fait référence au recours au chapitre VII de la Charte. »Faut-il s’attendre à « quelque chose de concret avant la fin du mois de mai », comme l’a laissé entendre mardi dernier sir Emyr Jones Parry, représentant du Royaume-Uni auprès de l’ONU, c’est-à-dire à la mise en place du tribunal ? « Maintenant, le Conseil parle de prendre “d’autres options” pour sortir le Liban de l’impasse sur cette question. Le Conseil semble être divisé sur la manière de procéder. Certains membres voudraient donner du temps pour le dialogue, d’autres disent qu’il est, peut-être, temps de chercher une autre alternative. Mais personne n’a encore défini ces options. Il n’y a rien de tangible encore. Il n’y a donc pas de résolution qui se concocte. Les membres attendent d’abord de clarifier les différentes idées proposées », a confié Yahya Mahmassani.« Au sujet du tribunal, rien n’a encore été présenté au Conseil. Les consultations se poursuivent. Les Américains, les Français et les Britanniques ont bien précisé qu’ils voudraient voir les choses bouger rapidement », a par ailleurs indiqué à L’Orient-Le Jour un diplomate américain. « Il y a deux voies parallèles. La première est d’encourager, bien sûr, le dialogue interlibanais qui devra mener à la ratification de l’accord pour l’établissement du tribunal, et, en parallèle, nous cherchons à savoir ce que le Conseil pourrait faire pour aider les Libanais sur cette question. Nous sommes en consultations avec le gouvernement Siniora et les députés qui ont exprimé à l’ONU leur désir de voir la création du tribunal. Nous devons voir comment les choses se déroulent au Liban. Comme notre ambassadeur Zalmay Khalilzad l’a bien précisé, le temps est important, car il faut que le tribunal soit mis en place avant les résultats de la commission d’enquête internationale, qui devra livrer les preuves et les noms des responsables des assassinats », a encore dit le diplomate américain.« En ce moment, les personnes de haut niveau de notre représentation sont en train de concocter les options possibles au niveau de la communauté internationale pour aider à la fois le gouvernement élu démocratiquement au Liban à voir l’établissement du tribunal et aussi pour déterminer ce que le Conseil peut faire sur ce plan. Mais il n’y a pas de résolution prévue jusqu’à nouvel ordre », a confirmé le diplomate américain à L’Orient-Le Jour.
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