L'Orient le jour - Entretien Lahoud-Ban Ki-moon en marge des travaux de l’Assemblée générale de l’ONU, 27 Septembre 2007.
Concertations franco-saoudo-égyptiennes sur le Liban à New York
NEW YORK, de notre correspondante aux Nations unies, Sylviane ZEHIL.
Une réunion sur le Liban s’est tenue hier en marge des travaux de la 62e session de l’Assemblée générale de l’ONU, à New York. Elle a regroupé le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, ses homologues égyptien et saoudien, Ahmad Aboul Gheit et Saoud el-Fayçal, ainsi que le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa. Cette réunion, qui se poursuivait à l’heure de mettre sous presse, a porté sur la possibilité d’une reprise des concertations de La Celle-Saint-Cloud sur le Liban, sous une forme ou une autre, a indiqué une source diplomatique onusienne à L’Orient-Le Jour. Les discussions ont porté aussi sur la préparation de la conférence sur le Moyen-Orient, qui doit avoir lieu en novembre prochain.Par ailleurs, le président Émile Lahoud a rencontré hier au siège de l’organisation le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon. Cette rencontre, qui a duré une vingtaine de minutes, a porté notamment sur la mise en place du tribunal international, l’élection présidentielle et la situation de la frontière libanaise. Outre MM. Ban et Lahoud, la réunion a regroupé le ministre démissionnaire des Affaires étrangères, Faouzi Salloukh, le représentant du Liban aux Nations unies, Nawwaf Salam, et le porte-parole de la présidence, Rafic Chélala. Le secrétaire général avait à ses côtés son conseiller politique, Nicolas Haysom, et son conseiller juridique, Nicolas Michel.Le porte-parole de Ban Ki-moon, Farhan Haq, a indiqué à L’Orient-Le Jour que, lors de la réunion, M. Ban a souhaité l’appui du Liban à... une action globale « sur les changements climatiques ». Il a en outre « exprimé sa préoccupation au sujet de la violence au Liban. Il a exhorté les Libanais à choisir un président selon les procédures et les délais constitutionnels. Il a aussi mis l’accent sur la nécessité d’appliquer toutes les dispositions de la résolution 1701 ». Pas de guerre civileDe son côté, le porte-parole de la présidence, Rafic Chélala, a indiqué que les discussions ont porté sur l’application de la 1701, l’élection présidentielle, le Liban-Sud, les frontières, le tribunal international et l’environnement. M. Lahoud a « remercié le secrétaire général de l’ONU pour les efforts qu’il déploie pour que la paix règne dans le monde, et plus particulièrement au Liban », a confié M. Chélala à L’Orient-Le Jour, ajoutant que le président « a informé Ban Ki-moon qu’il faisait de son mieux pour parvenir à une solution à la crise politique à travers un dialogue clair entre les parties concernées ». « Le chef de l’État a également assuré à son interlocuteur qu’en dépit de la tension et des drames qui frappent le pays, une guerre civile n’aura pas lieu. Il s’est aussi engagé à déployer tous ses efforts pour que les Libanais trouvent une solution pacifique à la crise », a ajouté M. Chélala.Une élection constitutionnelleConcernant l’élection présidentielle, M. Chélala a rapporté que le chef de l’État a assuré M. Ban qu’elle « se déroulera selon les procédures constitutionnelles et loin des interventions étrangères ». Toujours selon M. Chélala, le secrétaire général de l’ONU s’est dit « satisfait » de la coopération « utile et importante » entre l’armée libanaise et la Finul, qui continuera à exercer sa mission conformément à la 1701. M. Ban a appelé le gouvernement libanais à continuer à assurer son aide à la Finul et à faciliter sa tâche. Il a exprimé sa préoccupation pour les violations de la ligne bleue, insistant sur le fait que toutes les parties doivent respecter la 1701 dans son intégralité.Concernant le dossier du tribunal spécial pour le Liban, M. Ban a informé le chef de l’État que des comités sont actuellement en cours de formation pour établir les critères de sélection des juges qui participeront au tribunal. Le conseiller juridique du secrétaire général de l’ONU a pour sa part soulevé la question du financement, notant également que le travail doit s’effectuer rapidement.De son côté, le chef de l’État a souligné la nécessité que justice soit faite, qualifiant « d’importante » la mission du chef de la commission d’enquête internationale sur l’assassinat de Rafic Hariri, Serge Brammertz. « Il est important que le tribunal soit formé au plus vite pour faire la lumière sur les assassinats qui ont suivi l’attentat qui a coûté la vie à Rafic Hariri », a assuré M. Lahoud devant le secrétaire général de l’ONU.
No comments:
Post a Comment