L'Orient le jour - Les « symphonies mielleuses » de Moallem doivent être traduites dans les actes, souligne le chef du PSP, 22 Juillet 2008
Joumblatt : Au minimum, il faut abolir le Conseil supérieur libano-syrien
Le chef du PSP, Walid Joumblatt, a réclamé hier l’abolition du Conseil supérieur libano-syrien et l’abrogation des accords « injustes » conclus entre les deux pays à l’époque de la tutelle syrienne.M. Joumblatt s’exprimait dans le cadre de son intervention hebdomadaire à l’organe de son parti, al-Anba’.« Au sujet des symphonies mielleuses que l’on entend à propos de l’échange de représentations diplomatiques et du tracé des frontières, et que Walid Moallem (le ministre syrien des Affaires étrangères) ne cesse de répéter, elles attendent en fait d’être traduites en actes », écrit M. Joumblatt.« Tant qu’elles ne le seront pas, elles resteront des promesses élastiques conformes à la méthode des bazars de Souk el-Hamidiyé (à Damas) qui ont tant coûté au Liban, notamment en martyrs », ajoute-t-il.« Il est inutile de répéter que face à l’impôt du sang, il n’y aura pas de compromission. C’est pourquoi le minimum demandé est d’abolir le Conseil supérieur libano-syrien ainsi que les accords injustes pour le Liban, qu’il faut réexaminer de manière radicale », souligne-t-il. Par ailleurs, M. Joumblatt critique l’opposition du Liban, au même titre que d’autres États arabes, à la récente recommandation du procureur général de la Cour pénale internationale d’émettre un mandat d’arrêt à l’encontre du président soudanais, Omar el-Bachir, accusé de génocide et de crimes contre l’humanité dans la province du Darfour.« Que cette décision soit juste ou pas, pourquoi cet empressement de l’État libanais de s’opposer à une décision de la CPI ? » s’interroge-t-il.« Pourquoi se hâte-t-on de rejeter ce qui pourrait être un début d’application du droit international ? » demande-t-il, soulignant qu’un tel rejet laisse penser qu’il y aura aussi un rejet du tribunal spécial pour le Liban. « Nous continuerons de refuser que ce tribunal soit soumis au moindre bazar ou à une transaction quelconque », dit-il.« Y a-t-il donc une coïncidence ou bien s’agit-il d’une négligence de la part de l’État libanais ? Toute attaque contre la justice internationale naissante aura des répercussions graves sur tous les plans », prévient le chef du PSP.« Rejeter le droit international au Darfour induit qu’on cherchera ultérieurement à faire en sorte d’une façon ou d’une autre que l’enquête sur l’assassinat de Rafic Hariri et tous les autres meurtres commis au Liban n’aille pas jusqu’au bout », estime-t-il.« Toute tentative de soumettre le tribunal international pour le Liban à de quelconques compromis, arrangements ou bazars au détriment de la justice et de la vérité constituerait une atteinte terrible à tous les critères du droit international et laisserait la porte ouverte à la logique de la vendetta et de l’arriération », souligne-t-il encore. Le procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo, avait réclamé le 14 juillet aux juges de la CPI d’émettre un mandat d’arrêt contre M. Béchir qu’il a accusé de génocide, crimes de guerre et crimes contre l’humanité au Darfour, une province de l’ouest du Soudan en guerre civile depuis 2003. Ces accusations ont été rejetées par Khartoum.Il s’agit de la première demande d’arrestation d’un chef d’État en exercice devant la CPI, seul tribunal permanent compétent pour juger les auteurs de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité et de génocide.
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