This blog of the Lebanese Center for Human Rights (CLDH) aims at granting the public opinion access to all information related to the Special Tribunal for Lebanon : daily press review in english, french and arabic ; UN documents, etc...

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Centre Libanais des droits humains (CLDH) a pour objectif de rendre accessible à l'opinion publique toute l'information relative au Tribunal Spécial pour le Liban : revue de presse quotidienne en anglais, francais et arabe ; documents onusiens ; rapports, etc...
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PRESS REVIEW

March 12, 2009 - L'Orient le jour - Le tribunal, révélateur et point d’appui

Par Fady NOUN

Au-delà de l'intérêt qu'il représente pour la majorité, au-delà de la promesse d'une fin de l'impunité, le Tribunal spécial pour le Liban pourrait servir de révélateur des maux sociaux, de l'hypocrisie, de la terreur secrète enfouie dans la société libanaise, et de point d'appui à une lutte d'émancipation et de libération nationale qui se cherche encore une identité.Le procureur Daniel Bellemare, qui, selon le droit anglo-saxon, assume aussi depuis le 1er mars la fonction de chef de la commission d'enquête, l'a évoqué en public, à l'occasion du transfert des dossiers de l'enquête à La Haye. Il a souhaité que cette nouvelle étape du travail encourage les langues à se délier. Il a laissé entendre que certains Libanais espèrent que, sécurisés par l'existence d'un système de protection des témoins, comme par l'existence de séance in camera, où le huis clos sera total, ils finiront pas confier ce qu'ils savent au tribunal.Car les attentats ont bien été commis par un réseau de personnes très concrètes. Les « attentats sans visage » qui ont frappé le Liban, entre le 1er octobre 2004, avec la tentative d'élimination de Marwan Hamadé, et janvier 2007, date de l'attentat contre le capitaine des FSI Wissam Eid, ont certainement les traits particuliers d'hommes qui ont accepté, par conviction, appât du gain, ou même par la force des choses, à coopérer à l'asservissement d'un peuple par la terreur, à la décapitation de son élite, à l'assassinat d'une révolution pacifique.L'existence d'un réseau est donc irrécusable, du fait même qu'il y a un avant et un après ; du fait même que les attentats se sont concentrés sur une période bien précise ; du fait même qu'ils ont revêtu deux formes différentes bien identifiables : les assassinats de personnalités - quatorze, dont trois ont manqué leur cible - et les explosions nocturnes visant des cibles économiques et s'efforçant de ne pas faire de victimes civiles : ils sont au nombre de 33. De morts et de blessés, il y eut quand même, respectivement 96 et 678.On peut imaginer, toute proportion gardée, que les choses se sont passées comme pour les nazis. À Nuremberg, beaucoup de ceux qui comparaissaient n'avaient pas conscience du crime qu'ils avaient commis. Ils obéissaient aux ordres, et l'idée ne leur était jamais venue qu'ils seraient jugés pour cela. Certains même avaient l'intime conviction qu'ils servaient leur patrie. Sans doute ne se sentaient-ils pas coupables, dans la mesure où ils participaient à un système admis de tous. Mais leur culpabilité était objective, non subjective, même si, à cette occasion, on a pu parler de « justice des vainqueurs ». Car, en fin de compte, tout dépend de la définition que l'on accorde au mot politique : art du bien commun ou assouvissement de la soif de pouvoir.Compte tenu du nombre des attentats commis au Liban, il est donc impensable que le secret ne se soit pas ébruité au-delà du petit cercle des exécutants. Le tribunal international a l'intime conviction qu'il y a probablement des gens qui savent et se taisent. Défi pour le tribunal : les faire parler. Défi pour le commanditaire : les intimider, pour qu'ils continuent à se taire.
Ainsi, le tribunal international signifie-t-il pour le Liban le début de la vérité, certes, mais aussi celui du courage. Une tendance qui rejoint, par des cheminements qui ne sont pas toujours conscients, le désir des Libanais de dépasser enfin une République velléitaire qui n'en finit pas d'accoucher d'elle-même.
Dans certaines pages de sa correspondance, Simone Weil prouve abondamment, « avec des exemples historiques, qu'une politique criminelle de force brutale aboutit souvent à effacer toute trace d'une culture respectable chez un peuple conquis ou colonisé » et « qu'en politique extérieure tout au moins, l'aspect démoniaque des moyens employés ne les empêche pas d'être efficaces. Le faible et l'opprimé ne sont pas protégés du fait même de leur innocence » (cf. sa biographie par Georges Hourdin).Au bout du tribunal, ce qu'il y a donc aussi, on pourrait dire surtout, c'est une lutte de libération nationale dont le tribunal international, et surtout le verdict sont le point d'appui. Le tribunal pourrait tarder à se prononcer, il pourrait se heurter à un crime parfait, son verdict pourrait décevoir. La lutte continuera. Quelqu'un a dit : « Les causes qui meurent sont celles pour lesquelles personne ne meurt. »

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Background - خلفية

On 13 December 2005 the Government of the Lebanese Republic requested the UN to establish a tribunal of an international character to try all those who are alleged responsible for the attack of 14 february 2005 that killed the former Lebanese Prime Minister Rafiq Hariri and 22 others. The United Nations and the Lebanese Republic consequently negotiated an agreement on the establishment of the Special Tribunal for Lebanon.

Liens - Links - مواقع ذات صلة

The Washington Institute for Near East Policy, David Schenker , March 30, 2010 . Beirut Spring: The Hariri Tribunal Goes Hunting for Hizballah


Frederic Megret, McGill University, 2008. A special tribunal for Lebanon: the UN Security Council and the emancipation of International Criminal Justice


International Center for Transitional Justice Handbook on the Special Tribunal for Lebanon, April 10, 2008


United Nations
Conférence de presse de Nicolas Michel, 19 Sept 2007
Conférence de presse de Nicolas Michel, 27 Mars 2008


Département d'Etat américain
* 2009 Human Rights report
* 2008 Human Rights report
* 2007 Human Rights report
* 2006 Human Rights report
* 2005 Human Rights report



ICG - International Crisis Group
The Hariri Tribunal: Separate the Political and the Judicial, 19 July, 2007. [Fr]


HCSS - Hague Centre for strategic studies
Hariri, Homicide and the Hague


Human Rights Watch
* Hariri Tribunal can restore faith in law, 11 may 2006
* Letter to Secretary-General Kofi Annan, april 27, 2006


Amnesty International
* STL insufficient without wider action to combat impunity
* Liban : le Tribunal de tous les dangers, mai 2007
* Jeu de mecano


Courrier de l'ACAT - Wadih Al Asmar
Le Tribunal spécial pour le Liban : entre espoir et inquiétude


Georges Corm
La justice penale internationale pour le Liban : bienfait ou malediction?


Nadim Shedadi and Elizabeth Wilmshurt, Chatham House
The Special Tribunal for Lebanon : the UN on Trial?, July 2007


Issam Michael Saliba, Law Library of Congress
International Tribunals, National Crimes and the Hariri Assassination : a novel development in International Criminal Law, June 2007


Mona Yacoubian, Council on Foreign Relations
Linkages between Special UN Tribunal, Lebanon, and Syria, June 1, 2007