March 12, 2009 - L'Orient le jour - Rassemblement des avocats Kataëb à l’occasion du lancement du TSL

Les avocats du parti Kataëb ont organisé hier un rassemblement dans la salle des Pas perdus du Palais de justice, à l'occasion du lancement du Tribunal spécial pour le Liban (TSL). L'ancien président de la République Amine Gemayel et le ministre du Tourisme Élie Marouni ont notamment pris part au rassemblement.
Dans une allocution prononcée devant les avocats de son parti, le chef des Kataëb a salué le démarrage officiel du tribunal « qui marque un tournant pour la cause libanaise ». « Pendant longtemps, les droits des Libanais étaient bafoués, a-t-il ajouté. Une patrie où la justice est arbitraire et sélective est soumise à la loi de la jungle. La justice est notre espoir et notre salut. »
Amine Gemayel a également rendu hommage au « professionnalisme et au dévouement » des magistrats libanais et de leurs auxiliaires dans l'administration ainsi que les forces de sécurité. « Du fait de l'ingérence du politique dans la justice, des conditions sécuritaires difficiles, des mauvais jugements des dirigeants et du laxisme ou du désespoir de certains, de nombreux criminels ont échappé à la sanction et sont demeurés dans l'impunité, a-t-il poursuivi. C'est peut-être là que réside la raison des campagnes virulentes menées contre les permutations judiciaires, comme si l'on voulait paralyser la justice pour inciter au crime. Est-ce qu'ils veulent nous soumettre à la loi du Talion, avec tout ce que cela implique en termes de retour au chaos et d'application de la logique de la vengeance ? »
« De nombreux avocats sont tombés dernièrement, a-t-il rappelé. Au cours des dernières années, 5 avocats Kataëb qui ont milité pour la justice et la vérité ont été assassinés, à savoir : Bachir Gemayel, Fouad Abi Najem, Antoine Baaklini, Pierre Gemayel et Antoine Ghanem. Nous réclamons toute la lumière sur leurs assassinats. »
Il convient de souligner par ailleurs que les avocats Kataëb ont adressé un mémorandum au secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, au ministre de la Justice, au président du Conseil supérieur de la magistrature, Ghaleb Ghanem, au bâtonnier de Beyrouth, Ramzi Jreige, et au procureur général près la Cour de cassation, Saïd Mirza. Dans ce document, ils ont salué la mise en place du TSL « qui, seul, pourrait dissuader les assassins en leur signifiant que le règne de l'impunité est révolu ». Ils ont également déploré la « campagne d'assassinats programmés contre le parti Kataëb qui a coûté la vie à de nombreux innocents ». Ils ont enfin déploré « l'impuissance de la justice face aux attentats qui ont ébranlé la confiance du public dans l'institution judiciaire », réclamant l'arrestation des meurtriers de leurs 5 collègues assassinés.