L'Orient le jour - À New York, le chef du Courant du futur appelle Ban à accélérer la mise en place du tribunal international,10 octobre 2007
Le chef du Courant du futur, Saad Hariri, a conféré hier à New York avec le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, qu’il a exhorté à accélérer la mise en place du tribunal international. Même s’il a été axé sur la mise en place du tribunal et la nécessité d’empêcher les assassins de continuer à sévir au Liban, l’entretien avec Ban Ki-moon a aussi porté sur plusieurs autres dossiers : la tenue de l’élection présidentielle dans les délais constitutionnels, le dialogue avec M. Nabih Berry, les moyens de protéger les députés de la majorité, l’application des résolutions internationales dont la 1559 et la 1701, la question des hameaux de Chebaa, ou encore le soutien à l’armée. « Les assassinats visent une seule partie des Libanais, les forces du 14 Mars. Il est clair que les condamnations n’ont pas arrêté les assassinats. J’ai demandé au secrétaire général une position plus dure de la part de l’ONU face à ces attentats », a indiqué M. Hariri au cours d’une conférence de presse à l’issue de la réunion. Évoquant la nécessité d’appliquer la 1701, il a mis en évidence l’importance d’un retour de la stabilité au Liban. « Ce qui se produit aujourd’hui vise à déstabiliser le pays. Lorsque les députés se trouvent dans un seul bâtiment pour se protéger des assassinats qui visent les personnalités du 14 Mars, cela est inacceptable de la part de la communauté internationale qui doit s’attaquer très rapidement à ceux qui commettent ces crimes », a-t-il souligné. « Les assassinats visent une seule équipe, celle du 14 Mars et de la révolution du Cèdre. Il y a un tribunal et une commission d’enquête internationale et nous avons dit que nous nous conformerons à ce qui en émanera. Mais les assassinats se poursuivent et la machine infernale continue de prendre pour cible les responsables du 14 Mars. La communauté internationale le sait, elle en est témoin. Celui qui assassine est celui qui veut façonner la démocratie au Liban à son image. Nous avons pris plusieurs résolutions lors de la conférence de dialogue sur les relations avec la Syrie, mais nous n’avons perçu aucune interaction favorable concernant la mise en place de relations diplomatiques, le tracé des frontières ou les rapports équilibrés. Il y a un régime qui persiste à attaquer les forces du 14 Mars et le président de ce régime nous traite de création non libanaise. Cela prouve qu’il existe un problème au niveau des relations et nous appelons l’ONU à mettre fin aux assassinats », a poursuivi M. Hariri. « Le dialogue interlibanais est très important, mais comment verra-t-il le jour du moment que l’assassinat d’Antoine Ghanem s’est produit quatre jours après son début ? Le 14 Mars et le 8 Mars sont visés par le fait qu’il ne doit pas y avoir de dialogue, comme s’il était interdit aux Libanais de se mettre d’accord. (...) C’est comme si le régime syrien voulait torpiller le dialogue et l’entente entre les Libanais », a-t-il ajouté. « Nous avons expliqué à tout le monde que la présidentielle doit se dérouler à temps. Sinon, la 1701 et les autres résolutions ne seront pas appliquées. Nous faisons face à une tentative de sortir la présidentielle de son contexte. Certains tentent de torpiller cette élection ou de s’ingérer dans le processus et visent à mettre en application leur propre agenda pour imposer un président proche de la Syrie ou d’un autre pays. Nous rejetons cette ingérence et voulons un président pour tous les Libanais. En vérité, j’ai demandé aux ambassadeurs russe et chinois (à l’ONU) d’intervenir auprès de ceux qui s’ingèrent dans les affaires libanaises pour qu’ils cessent de le faire », a-t-il noté. Saad Hariri s’est en effet entretenu avec les représentants à l’ONU des États-Unis, de Chine et de Russie. L’ambassadeur américain à l’ONU, Zalmay Khalilzad, a de son côté indiqué qu’il entendait s’entretenir avec M. Hariri des mesures que l’ONU pourrait prendre pour la protection des parlementaires libanais.Il a également évoqué un soutien financier international pour rendre le tribunal spécial opérationnel « dès que possible ». « Nous devons avancer à un rythme plus rapide », a-t-il noté.« Nous voulons que l’élection présidentielle se tienne dans les délais impartis (...). Nous ne voulons pas d’ingérences étrangères dans le processus », a dit M. Khalilzad, dans une allusion claire à la Syrie, évoquant enfin la nécessité de protéger les députés de la majorité. L’ambassadeur de Russie à l’ONU, Vitaly Churkin, qui a également rencontré M. Hariri, a indiqué que Moscou ferait le maximum pour contribuer à ce que le processus électoral « se tienne dans les délais et d’une manière sereine ».
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