February 21, 2009 - L'Orient le jour -

La France s’inquiète du retard mis par la Syrie à nommer son ambassadeur au Liban

Selon des sources diplomatiques françaises citées par notre correspondant à Paris, Élie Masboungi, la France s'inquiète du retard pris par la Syrie à nommer son ambassadeur au Liban. Ces inquiétudes ont été répercutées par le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, dans une interview accordée hier au quotidien al-Charq al-Awsat, dans laquelle il déplore le retard observé par la Syrie dans la nomination de son ambassadeur à Beyrouth, soulignant qu'il « ne comprenait pas les raisons d'un tel retard ». « Je regrette que la Syrie n'ait toujours pas envoyé son ambassadeur » au Liban, a affirmé M. Kouchner. « S'il s'agit d'un retard d'un ou de deux mois, ce n'est pas grave. Ce qui ne serait pas le cas si le retard accusé est en raison d'une révision de ce qui a été réalisé à ce jour », dans le cadre de la feuille de route convenue avec la France, c'est-à-dire l'établissement des relations diplomatiques et la reconnaissance, par conséquent, du Liban.
Interrogé sur les prochaines échéances au Liban, à savoir le coup d'envoi du tribunal international, le 1er mars, et les législatives fixées au 7 juin, M. Kouchner a souligné que « les dangers entourent constamment les Libanais, mais ils ont toujours réussi à les dépasser ». « Il n'est pas question que l'affaire du tribunal international fasse l'objet de concession, a-t-il affirmé. Le président (Nicolas) Sarkozy l'a dit au président (Bachar) el-Assad. » Et M. Kouchner d'assurer que la France « soutient la mission du tribunal international pour le jugement des assassins de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri et de ses compagnons ».
À la question de savoir si la France enverra des observateurs pour les législatives, M. Kouchner a précisé que la France est prête à le faire. « Mais je pense que cela sera décidé dans le cadre de l'Union européenne, a-t-il ajouté. Mais nous attendons que le Liban présente une demande officielle en ce sens. Nous souhaitons que les contrôleurs arrivent tôt au Liban et non pas le jour des élections. »