L'Orient le jour - Joumblatt : Le régime syrien pourrait recourir de nouveau à des actes terroristes, 2 Decembre 2008

Le chef du PSP, Walid Joumblatt, a estimé que « les postions de la Syrie à l’égard du tribunal international sont paradoxales ». « Damas tantôt se dit non concerné par le tribunal, et tantôt promet de traduire en justice pour haute trahison tout ressortissant syrien éventuellement impliqué dans l’assassinat de Rafic Hariri », a-t-il ajouté dans sa déclaration hebdomadaire au quotidien du PSP, al-Anba’.
« Récemment, quelqu’un s’est porté volontaire pour nous annoncer un nouvel assassinat », a noté le député du Chouf en allusion au chef des Marada, Sleimane Frangié. « Les propos de cet homme reflètent la confusion du régime syrien face à l’imminence du démarrage du tribunal international », a-t-il poursuivi.
« Cet état de confusion pourrait pousser le régime syrien à recourir de nouveau aux procédés de la terreur qu’il maîtrise parfaitement, a estimé Walid Joumblatt. Ce régime a monté le film d’Ahmad Abou Adas et créé de toutes pièces le phénomène de Fateh el-Islam avec Chaker el-Absi puis aujourd’hui avec Abdel-Rahmane Awad. Il exporte des centaines de terroristes en Irak tout en accusant des courants libanais de financer le fondamentalisme qui est né dans ses propres geôles. »
« Est-il vrai qu’un proche d’une certaine personnalité est détenu par un parti politique et qu’il a été relâché quelques jours au cours desquels il s’est rendu dans la Montagne avant d’être emprisonné de nouveau ? s’est interrogé le chef du PSP.
Pourquoi n’est-il pas remis à la justice comme tout autre espion ? Est-ce pour préparer un nouvel attentat qui serait imputé à une soi-disant formation terroriste ? Est-il vrai qu’un citoyen a été kidnappé à Beyrouth et séquestré dans une zone isolée, et que des négociations ont été ensuite menées pour le relâcher en échange d’une rançon, au su des RG ? Que préparent-ils pour la période à venir qui sera sans aucun doute profondément marquée par le lancement du tribunal international ? »
« Est-ce que ces agissements visent à faire croire au monde que le Liban est un creuset du terrorisme pour détourner l’attention des dossiers qui restent en suspens entre Beyrouth et Damas ? a-t-il lancé. Veulent-ils renvoyer à l’arrière-plan le tracé des frontières, l’armement dit palestinien et qui n’a rien à voir avec la Palestine, les détenus libanais dans les prisons syriennes et cette instance de tutelle qu’est le Conseil supérieur syro-libanais ? Cherchent-ils à garder le Liban en otage pour l’utiliser encore une fois comme une carte de négociation ou une arène de terrorisme ? »
« Est-il logique que le Liban soit utilisé comme carte de négociation, bien qu’il ait libéré son territoire de toute occupation, alors que la Syrie a entamé des pourparlers indirects avec Israël ? s’est-il également interrogé. Pourquoi le Liban doit-il rester exposé aux incendies au moment où le régime syrien cherche à profiter de la prospérité ? Il ne faut plus mettre notre pays en danger pour servir les intérêts du régime syrien. »
Et Walid Joumblatt d’appeler enfin le gouvernement à pourvoir aux postes vacants dans l’administration et au niveau de l’Université libanaise, et à traiter les dossiers sociaux loin de la polémique politique.