L'Orient le jour - Le Conseil de sécurité adopte une déclaration présidentielle sur la 1701, 16 avril 2008
New York, de notre correspondante aux Nations unies, Sylviane ZEHILLes membres du Conseil de sécurité ont adopté hier à l’unanimité, lors d’une séance publique à laquelle a pris part la chargée d’affaires libanaise à l’ONU, Caroline Ziadé, le projet de la déclaration présidentielle sur la résolution 1701. Parrainé par la France et les États-Unis, le texte, qui a circulé depuis le 4 avril, a fait l’objet d’intenses tractations diplomatiques dans les différentes capitales. Il a subi de nombreux amendements majeurs suggérés notamment par la Chine, la Libye, l’Afrique du Sud, l’Indonésie et le Panama. Des dix paragraphes originaux prévus, six seulement ont été retenus.La Chine était même allée jusqu’à suggérer que le président du Conseil de sécurité pour le mois d’avril, Dumisani S. Kumalo, représentant de l’Afrique du Sud, se contente de faire une déclaration à la presse.Jusqu’à hier midi, heure à laquelle le Conseil de sécurité devait se réunir pour finaliser le projet, le sort de cette déclaration n’était toujours pas clair. Pékin aurait souhaité « effacer la référence à la déclaration présidentielle d’août 2007 et supprimer l’invitation aux pays de la région à collaborer » à l’application de la 1701. Mais en confirmant devant la presse l’adoption du texte dans l’après-midi, le président du Conseil devait balayer du coup les hésitations sur son sort.Selon une source diplomatique onusienne, « la Libye, l’Afrique du Sud, le Panama et l’Indonésie ont préféré voir le texte considérablement réduit et démuni de toute substance ». Toute référence à l’élection présidentielle au Liban a été éliminée. Par conséquent, la proposition de Moscou d’ajouter une phrase appelant à « une élection présidentielle sur base d’un consensus entre Libanais » n’a pas été retenue. « Avec ces amendements majeurs, la déclaration a été dégagée de toute sa substance. Elle est devenue très générale et n’a plus aucun impact », a-t-on indiqué de même source. Il n’en demeure pas moins que pour le représentant des États-Unis auprès de l’ONU, Zalmay Khalilzad, elle est « acceptable ». Le diplomate américain a en outre affirmé souhaiter davantage de progrès au sujet du désarmement des milices, prévu par la résolution.M. Jean-Maurice Ripert, représentant de la France auprès de l’ONU, a pour sa part exprimé la satisfaction de son gouvernement, estimant que la déclaration envoie un message « extrêmement clair ». « Il est essentiel, a-t-il ajouté, que l’ensemble des dispositions de la résolution 1701 soient appliquées et que les pays concernés coopèrent à cette fin. Le Conseil, unanime, soutient l’action du secrétaire général à cette fin. Pour nous, c’est un acquis fondamental. Le Conseil de sécurité n’avait pas adopté de texte depuis le mois d’août dernier. C’est donc un succès que le Conseil de sécurité manifeste son soutien au processus enclenché par la 1701. »Si toute référence à la présidentielle a été éliminée du texte adopté par le Conseil de sécurité, il reste que le secrétaire général de l’ONU a abordé ce thème dans une conférence de presse, qu’il a tenue au terme du déjeuner mensuel avec les membres du Conseil. Répondant à une question de L’Orient-Le Jour, M. Ban Ki-moon a qualifié d’« extrêmement dangereux » et d’« inacceptable » le vide constitutionnel. « Il appartient au gouvernement et au peuple libanais de décider de leur avenir. Aussi, doivent-ils prendre les mesures qui s’imposent pour élire un président et mettre ce processus constitutionnel sur la bonne voie », a-t-il dit.Concernant le tribunal international, il a indiqué qu’il doit se concerter avec le gouvernement au sujet de la date à laquelle celui-ci pourra être opérationnel dans la mesure où l’ONU a reçu des engagements pour le financement de ses travaux pour la première année. Il n’a pas voulu commenter la disparition du témoin-clé dans l’affaire Hariri, Zouheir Assadiq, estimant qu’il appartient au procureur et aux autorités judiciaires compétentes de se prononcer à ce sujet.
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