L'Orient le jour - Question parlementaire de Bapt à Rachida Dati sur la disparition d’Assadiq en France, 14 avril 2008
Paris, d’Élie MASBOUNGI
Il y a désormais une véritable « affaire Zouheir Assadiq » en France où certains milieux politiques s’interrogent sur les tenants et aboutissants de la présence en France du ressortissant syrien, présenté comme étant le principal témoin à charge dans l’assassinat de Rafic Hariri. Arrêté en France plusieurs semaines durant, en 2005, en vertu d’un mandat d’arrêt international, Zouheir Assadiq avait été relâché sans aucune explication, malgré l’envoi par la justice libanaise d’une demande d’extradition.Samedi, une question parlementaire écrite a été adressée à Mme Michèle Alliot-Marie, ministre de l’Intérieur, par le député Gérard Bapt, et celle-ci lui a conseillé d’interroger à ce sujet sa collègue de la Justice, Mme Rachida Dati.À l’époque et à l’issue de la remise en liberté d’Assadiq, son avocat, Me Cuillaume Selnet, avait répondu à une question de L’Orient-Le Jour au sujet de cette libération qu’il était tout simplement l’avocat du témoin et non pas son juge… et que son client était un « homme libre » et ne faisait l’objet d’aucune mesure particulière.Officieusement, les autorités françaises avaient argué du fait que l’extradition d’Assadiq avait été refusée parce que, au Liban, la peine de mort existe toujours.Depuis plusieurs mois, aucune information n’a pu être obtenue de source officielle sur Zouheir Assadiq jusqu’à ce que des rumeurs contradictoires aient circulé sur sa situation dont une portant à croire qu’il aurait quitté le territoire français le 13 mars dernier.Durant son séjour en France, Assadiq avait rencontré un de nos confrères libanais pour une interview télévisée et le journaliste avait affirmé qu’il était accompagné de deux agents des services de sécurité français « qui ne le quittaient pas d’une semelle ».On peut penser aujourd’hui que cette garde rapprochée a pu être levée à la faveur de changements et de mesures nouvelles survenus depuis le début du mandat du président Sarkozy…Toujours est-il que le premier signe de l’irruption sur la scène politique française de l’affaire « Assadiq » a été une question écrite adressée samedi par le député Gérard Bapt, vice-président du Groupe d’amitié parlementaire France-Liban et député socialiste de la Haute-Garonne, à Mme Michèle Alliot-Marie, ministre de l’Intérieur, question dans laquelle le député demande à la ministre des « éclaircissements sur les conditions dans lesquelles le témoin a, selon le ministre des Affaires étrangères, M. Bernard Kouchner, disparu depuis un mois ».Dans sa question écrite à laquelle Mme Alliot-Marie est tenue de répondre dans un délai d’un mois renouvelable, Bapt demande que soient rendues publiques les informations dont elle dispose sur cette affaire et qu’elle dise si « une enquête a été lancée concernant le sort d’un témoin important du dossier de l’enquête internationale en cours sur l’assassinat de Rafic Hariri et de plusieurs autres personnalités libanaises ».Durant le week-end, le député Bapt a rencontré d’une manière tout à fait fortuite la ministre de l’Intérieur qui a affirmé ne rien savoir sur l’affaire « Assadiq », qu’en tout état de cause elle n’était nullement concernée, qu’elle n’avait en conséquence diligenté aucune enquête sur la disparition du témoin et qu’il fallait en référer à la ministre de la Justice, Mme Rachida Dati.Le député adressera, nous a-t-il affirmé hier, une autre question écrite à la Garde des Sceaux sur cette affaire qui est maintenant, selon lui, une question franco-française.Sur le terrain, des journalistes d’investigation se sont rendus depuis quelques jours à Chatou pour constater l’absence d’Assadiq de son domicile et ont recueilli auprès du propriétaire d’une boulangerie voisine qu’effectivement le témoin avait coutume d’emmener ses deux enfants à un manège situé non loin de son domicile tous les samedis, mais qu’il n’a plus été revu depuis le 13 mars.Un de ces journalistes a par ailleurs déduit, suite à des entretiens avec des habitants du quartier, que le témoin n’habitait pas en permanence à son adresse de Chatou et qu’il avait depuis quelque temps un comportement nerveux.
Il y a désormais une véritable « affaire Zouheir Assadiq » en France où certains milieux politiques s’interrogent sur les tenants et aboutissants de la présence en France du ressortissant syrien, présenté comme étant le principal témoin à charge dans l’assassinat de Rafic Hariri. Arrêté en France plusieurs semaines durant, en 2005, en vertu d’un mandat d’arrêt international, Zouheir Assadiq avait été relâché sans aucune explication, malgré l’envoi par la justice libanaise d’une demande d’extradition.Samedi, une question parlementaire écrite a été adressée à Mme Michèle Alliot-Marie, ministre de l’Intérieur, par le député Gérard Bapt, et celle-ci lui a conseillé d’interroger à ce sujet sa collègue de la Justice, Mme Rachida Dati.À l’époque et à l’issue de la remise en liberté d’Assadiq, son avocat, Me Cuillaume Selnet, avait répondu à une question de L’Orient-Le Jour au sujet de cette libération qu’il était tout simplement l’avocat du témoin et non pas son juge… et que son client était un « homme libre » et ne faisait l’objet d’aucune mesure particulière.Officieusement, les autorités françaises avaient argué du fait que l’extradition d’Assadiq avait été refusée parce que, au Liban, la peine de mort existe toujours.Depuis plusieurs mois, aucune information n’a pu être obtenue de source officielle sur Zouheir Assadiq jusqu’à ce que des rumeurs contradictoires aient circulé sur sa situation dont une portant à croire qu’il aurait quitté le territoire français le 13 mars dernier.Durant son séjour en France, Assadiq avait rencontré un de nos confrères libanais pour une interview télévisée et le journaliste avait affirmé qu’il était accompagné de deux agents des services de sécurité français « qui ne le quittaient pas d’une semelle ».On peut penser aujourd’hui que cette garde rapprochée a pu être levée à la faveur de changements et de mesures nouvelles survenus depuis le début du mandat du président Sarkozy…Toujours est-il que le premier signe de l’irruption sur la scène politique française de l’affaire « Assadiq » a été une question écrite adressée samedi par le député Gérard Bapt, vice-président du Groupe d’amitié parlementaire France-Liban et député socialiste de la Haute-Garonne, à Mme Michèle Alliot-Marie, ministre de l’Intérieur, question dans laquelle le député demande à la ministre des « éclaircissements sur les conditions dans lesquelles le témoin a, selon le ministre des Affaires étrangères, M. Bernard Kouchner, disparu depuis un mois ».Dans sa question écrite à laquelle Mme Alliot-Marie est tenue de répondre dans un délai d’un mois renouvelable, Bapt demande que soient rendues publiques les informations dont elle dispose sur cette affaire et qu’elle dise si « une enquête a été lancée concernant le sort d’un témoin important du dossier de l’enquête internationale en cours sur l’assassinat de Rafic Hariri et de plusieurs autres personnalités libanaises ».Durant le week-end, le député Bapt a rencontré d’une manière tout à fait fortuite la ministre de l’Intérieur qui a affirmé ne rien savoir sur l’affaire « Assadiq », qu’en tout état de cause elle n’était nullement concernée, qu’elle n’avait en conséquence diligenté aucune enquête sur la disparition du témoin et qu’il fallait en référer à la ministre de la Justice, Mme Rachida Dati.Le député adressera, nous a-t-il affirmé hier, une autre question écrite à la Garde des Sceaux sur cette affaire qui est maintenant, selon lui, une question franco-française.Sur le terrain, des journalistes d’investigation se sont rendus depuis quelques jours à Chatou pour constater l’absence d’Assadiq de son domicile et ont recueilli auprès du propriétaire d’une boulangerie voisine qu’effectivement le témoin avait coutume d’emmener ses deux enfants à un manège situé non loin de son domicile tous les samedis, mais qu’il n’a plus été revu depuis le 13 mars.Un de ces journalistes a par ailleurs déduit, suite à des entretiens avec des habitants du quartier, que le témoin n’habitait pas en permanence à son adresse de Chatou et qu’il avait depuis quelque temps un comportement nerveux.
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