February 11, 2009 - Ban Ki-moon à L’OLJ : « Le tribunal, un grand pas en avant pour mettre fin à l’impunité »

Sylviane ZEHIL
Le 14 février est la cinquième commémoration de l'assassinat de l'ex-Premier ministre Rafic Hariri. Le compte à rebours a donc commencé pour le coup d'envoi du Tribunal spécial pour le Liban chargé de juger toutes les personnes responsables de l'attentat terroriste qui a coûté la vie à l'ex-Premier ministre Rafic Hariri et des autres attentats. À l'approche du 1er mars, date officielle du démarrage du tribunal, craint-on de nouvelles tensions au Liban ? « Comme je l'ai dit à maintes reprises, le Tribunal spécial pour le Liban sur l'assassinat de l'ex-Premier ministre Rafic Hariri entamera officiellement ses travaux le 1er mars à La Haye, en Hollande. Je vais envoyer la secrétaire générale adjointe aux Affaires juridiques et conseillère juridique des Nations unies, Patricia O'Brien, pour me représenter lors de la cérémonie officielle du coup d'envoi des activités du tribunal. Je suis confiant que c'est un grand pas en avant pour mettre fin à l'impunité. En même temps, le démarrage du Tribunal spécial pour le Liban doit donner au monde un message important et fort pour prévenir à l'avenir les responsables potentiels d'actes criminels. Cela est très important. Je ne suis pas préoccupé par le fait que le démarrage du tribunal puisse avoir un impact sur la stabilité politique. Bien au contraire, cela soudera la stabilité politique au Liban », a indiqué à L'Orient-Le Jour le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, lors d'une conférence de presse tenue hier matin au siège de l'ONU.

L'établissement du tribunal, un « message fort »
Prié de donner les raisons pour lesquelles il se sent confiant de voir que justice sera faite et que les instigateurs de cet acte seront jugés, Ban Ki-moon a réaffirmé la position de l'ONU : « En ce qui concerne l'établissement du Tribunal spécial pour le Liban, je dois l'exprimer clairement encore une fois. Ce tribunal est un message extrêmement fort et c'est aussi un fort symbolisme politique légal. Il nous a fallu du temps pour être en mesure de l'établir. J'ai mis une telle volonté politique et une telle détermination pour pousser à l'établissement de ce tribunal... Je devrais, bien sûr, être aussi reconnaissant et rendre hommage à tous les leaders de la région et dans le monde qui ont généreusement contribué pour permettre son établissement. Le processus légal nécessaire continuera », a-t-il dit. Et de poursuivre : « J'ai déjà nommé les juges ; le procureur a déjà été désigné ; l'administrateur est déjà en place. » Ban Ki-moon a assuré qu'il « est bien sûr évident que les responsables (de cet acte) doivent être traduits en justice et jugés. C'est élémentaire ». Parlant du financement du tribunal, le secrétaire général a indiqué que le financement « nécessaire pour l'établissement et les préparatifs du tribunal pour cette année (la première) a été assuré. Je dois encore discuter avec les États membres pour assurer les fonds nécessaires pour les coûts prévus pour les deuxième et troisième années », a conclu Ban Ki-moon. Par ailleurs, le bureau de Patricia O'Brien a confirmé à L'Orient-Le Jour que le rapport du secrétaire général sur l'établissement du Tribunal spécial pour le Liban, préparé par le département légal de l'ONU, est prévu le 28 février.