April 28, 2009 - L'Orient le jour - Le juge Fransen tiendra mercredi une audience publique pour trancher le sort des généraux

Par Jeanine JALKH |

C'est enfin décidé. Ce sera donc mercredi prochain, à 15h (heure de Beyrouth), que le juge de mise en état, Daniel Fransen, émettra son avis final sur l'affaire des quatre généraux détenus dans le cadre de l'affaire Hariri.
M. Fransen annoncera sa décision lors d'une audience qui sera rendue publique par l'intermédiaire des médias.
« Étant donné le délai relativement court (imparti au juge Fransen pour se prononcer), l'audience sera disponible sur Internet ou via les télévisions libanaises auxquelles seront transmises les images par le TSL à travers les fréquences qui leur seront communiquées aujourd'hui même à midi. » C'est ce que précise à L'Orient-Le Jour la porte-parole du bureau du TSL, Suzanne Khan.
Lors de cette audience, le juge Fransen devra soit confirmer, soit rejeter pour insuffisance de preuves la requête du procureur Daniel Bellemare concernant les quatre officiers, détenus depuis plus de trois ans dans le cadre de cette affaire.
Le suspens sera à son apogée d'ici là. Les délais extrêmement courts accordés à M. Bellemare pour émettre ses demandes (ce dernier avait refusé toute prorogation du délai pour se prononcer) ont été immédiatement relayés par une promptitude tout aussi remarquable de la part de M. Fransen, qui s'est accordé lui-même deux jours seulement pour trancher ce dossier délicat. Une rapidité qui peut s'expliquer par le fait que le tribunal, à qui incombe depuis le 1er mars dernier la responsabilité du sort des généraux, œuvre de manière à ne pas avoir à porter le lourd fardeau d'une éventuelle détention arbitraire. Car si les généraux sont effectivement innocents, comme l'affirment depuis des années leurs avocats de défense, c'est le TSL qui devra assumer les conséquences auprès de l'opinion publique de chaque jour supplémentaire qu'ils passeront en prison.
Certes, personne ne sait encore en quoi consistera la décision du juge Fransen, s'il va ordonner leur libération, ou prolonger leur détention dans une décision qui doit être motivée. Quoi qu'il en soit, les familles des détenus pourront enfin savoir quels sont les chefs d'accusation qui leur sont adressés, s'il en est, ou tout simplement se réjouir de leur libération, si c'est le cas. Il faut toutefois rappeler que la décision du juge de mise en état peut faire l'objet d'un recours, présenté soit par le procureur dans un délai de 24h, soit par les avocats de la défense, dans un délai de 7 jours.
Interrogé sur ce dossier, le ministre de la Justice, Ibrahim Najjar, a précisé que « la déclaration d'innocence n'a rien à voir avec la relaxation. De même que la décision du maintien en détention des officiers ne veut pas dire qu'ils sont condamnés ».
Rendez-vous donc mercredi prochain, en espérant un dénouement paisible et surtout juste et équitable à une affaire qui taraude, depuis plusieurs années, l'opinion publique.