This blog of the Lebanese Center for Human Rights (CLDH) aims at granting the public opinion access to all information related to the Special Tribunal for Lebanon : daily press review in english, french and arabic ; UN documents, etc...

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Centre Libanais des droits humains (CLDH) a pour objectif de rendre accessible à l'opinion publique toute l'information relative au Tribunal Spécial pour le Liban : revue de presse quotidienne en anglais, francais et arabe ; documents onusiens ; rapports, etc...
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PRESS REVIEW

April 30, 2009 - L'Orient le jour - Des extraits de l’ordonnance du juge Fransen

Voici des extraits de l'ordonnance relative à la remise en liberté des quatre généraux établie et lue par le juge de la mise en état Daniel Fransen. L'ordonnance commence par un rappel des procédures avant de passer à la requête en tant que telle :

Se fondant sur l'article 4 du Statut et les articles 2, 17, 63, 68, 101 et 102 du Règlement, le Procureur a invité le Juge de la mise en état à ordonner la mise en liberté, avec effet immédiat, de Jamil Mohammad Amin el-Sayyed, d'Ali Salah el-Dine el-Hajj, de Raymond Fouad Azar et de Mostafa Fehmi Hamdan. Il a noté par ailleurs que, compte tenu des circonstances particulières de la présente affaire, il serait opportun d'ordonner des mesures visant à garantir la sécurité de ces individus s'ils sont remis en liberté.


À l'appui de ses conclusions, le Procureur a invoqué le fait que, conformément à l'article 63, paragraphe D) du Règlement, une personne ne peut être détenue en tant que suspect que pour une durée n'excédant pas 90 jours, à moins qu'au terme de cette période un acte d'accusation ait été confirmé par le Juge de la mise en état. Le Procureur considère qu'il ne peut requérir la détention provisoire d'un suspect que s'il est en mesure de le mettre en accusation dans les plus brefs délais.
Or, en l'espèce, après un examen approfondi de l'ensemble des pièces du dossier récoltées tant par la Commission d'enquête et les autorités libanaises que son Bureau, le Procureur a considéré que les informations dont il disposait à l'heure actuelle n'étaient pas suffisamment crédibles pour justifier la mise en accusation des personnes détenues. Dans ces conditions, et en application du principe de la présomption d'innocence, le Procureur a estimé qu'il n'y avait pas lieu, à ce stade de la procédure, de les maintenir en détention.

Les critères d'examen de la requête :
Conformément à l'article 11 du Statut, il incombe au Procureur de diriger les enquêtes et d'exercer les poursuites contre les personnes présumées responsables de crimes relevant de la compétence du Tribunal. Ce faisant, comme il l'a lui-même souligné à juste titre, le Procureur doit agir, non pas uniquement en qualité de partie à la procédure, mais également comme un organe de Justice, garant de l'intérêt public qu'il représente. À ce titre, conformément à l'article 55, paragraphe C) du Règlement, il est tenu « [d']aide[r] le Tribunal à établir la vérité, [...] [de] protége[r] les intérêts des victimes et des témoins [et] [de] respecte[r] [...] les droits fondamentaux des suspects et des accusés ». En outre, poursuivant les travaux de la Commission d'enquête entrepris depuis juin 2005, ayant conduit ses propres investigations et reçu les pièces transmises par les autorités libanaises, le Procureur dispose d'une compréhension approfondie du dossier relatif à l'affaire Hariri, lui permettant d'évaluer, en pleine connaissance de cause, si les personnes détenues doivent être ou non placées ou maintenues en détention.
Comme rappelé ci-dessus, le 7 avril 2009, le Juge d'instruction auprès du Conseil judiciaire libanais dans l'affaire Hariri a levé les mandats d'arrêt émis à l'encontre du Général Jamil Mohammad Amin el-Sayyed, du Général Ali Salah el-Dine el-Hajj, du Brigadier Général Raymond Fouad Azar et du Brigadier Général Mostafa Fehmi Hamdan. Le 10 avril 2009, date à laquelle ces personnes ont officiellement relevé de l'autorité du Tribunal, elles ont été placées « en garde à vue » durant la période nécessaire au Procureur pour étudier le dossier relatif à l'affaire Hariri et requérir ou non leur placement en détention provisoire.
Dans l'exposé des motifs de la Requête, le Procureur a invoqué le fait que, pour demander la détention provisoire d'un suspect, il devait être en mesure de le mettre en accusation dans les délais prévus par le Règlement. Or, le Procureur a estimé que les informations dont il disposait à l'heure actuelle ne lui permettaient pas de mettre en accusation ces personnes détenues. Selon lui, la question de la détention provisoire ne se posait donc pas, tenant compte, en réexaminant l'ensemble de ces informations, des contradictions existant entre des déclarations de témoins capitaux et du manque de preuve susceptible de corroborer ces déclarations ; et
Le Juge de la mise en état considère que le Procureur pourrait théoriquement, en vertu de l'article 63 du Règlement, solliciter la détention provisoire d'une personne en qualité de suspect, s'il estime avoir les éléments suffisants pour ce faire. Ensuite, au terme du délai de 30 jours, le cas échéant prorogé à deux reprises, à la lumière de tous les éléments de preuve recueillis à cette date, il aurait à apprécier la nécessité de la mise en accusation de ce suspect et, le cas échéant, requérir la prolongation de sa détention provisoire.
Toutefois, comme indiqué au paragraphe 26 de la présente, il n'appartient pas au Juge de la mise en état d'exercer en lieu et place du Procureur le pouvoir d'apprécier si, sur la base des éléments de faits disponibles, une personne est suspect et s'il convient de la mettre en accusation et, le cas échéant, de requérir sa détention provisoire. Autrement dit, le Procureur est le seul à même d'évaluer si - et dans quel délai - il est en mesure de considérer une personne comme suspect et, le cas échéant, de la mettre en accusation.
Dans ce contexte, et compte tenu des informations et considérations, succinctes mais suffisantes, fournies par le Procureur, le Juge de la mise en état considère que les conclusions de ce dernier ne sont pas à ce point déraisonnables qu'il aurait manifestement commis une erreur d'appréciation dans l'exercice de son pouvoir discrétionnaire.
En conclusion, le Juge de la mise en état constate que les personnes détenues ne peuvent, au stade actuel de l'enquête, être assimilées ni à des suspects ni à des accusés dans le cadre de la procédure pendante devant le Tribunal. En conséquence, en application du Règlement, elles ne remplissent pas une des conditions sine qua non pour être placées en détention provisoire, voire même pour être libérées sous condition.

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Background - خلفية

On 13 December 2005 the Government of the Lebanese Republic requested the UN to establish a tribunal of an international character to try all those who are alleged responsible for the attack of 14 february 2005 that killed the former Lebanese Prime Minister Rafiq Hariri and 22 others. The United Nations and the Lebanese Republic consequently negotiated an agreement on the establishment of the Special Tribunal for Lebanon.

Liens - Links - مواقع ذات صلة

The Washington Institute for Near East Policy, David Schenker , March 30, 2010 . Beirut Spring: The Hariri Tribunal Goes Hunting for Hizballah


Frederic Megret, McGill University, 2008. A special tribunal for Lebanon: the UN Security Council and the emancipation of International Criminal Justice


International Center for Transitional Justice Handbook on the Special Tribunal for Lebanon, April 10, 2008


United Nations
Conférence de presse de Nicolas Michel, 19 Sept 2007
Conférence de presse de Nicolas Michel, 27 Mars 2008


Département d'Etat américain
* 2009 Human Rights report
* 2008 Human Rights report
* 2007 Human Rights report
* 2006 Human Rights report
* 2005 Human Rights report



ICG - International Crisis Group
The Hariri Tribunal: Separate the Political and the Judicial, 19 July, 2007. [Fr]


HCSS - Hague Centre for strategic studies
Hariri, Homicide and the Hague


Human Rights Watch
* Hariri Tribunal can restore faith in law, 11 may 2006
* Letter to Secretary-General Kofi Annan, april 27, 2006


Amnesty International
* STL insufficient without wider action to combat impunity
* Liban : le Tribunal de tous les dangers, mai 2007
* Jeu de mecano


Courrier de l'ACAT - Wadih Al Asmar
Le Tribunal spécial pour le Liban : entre espoir et inquiétude


Georges Corm
La justice penale internationale pour le Liban : bienfait ou malediction?


Nadim Shedadi and Elizabeth Wilmshurt, Chatham House
The Special Tribunal for Lebanon : the UN on Trial?, July 2007


Issam Michael Saliba, Law Library of Congress
International Tribunals, National Crimes and the Hariri Assassination : a novel development in International Criminal Law, June 2007


Mona Yacoubian, Council on Foreign Relations
Linkages between Special UN Tribunal, Lebanon, and Syria, June 1, 2007