This blog of the Lebanese Center for Human Rights (CLDH) aims at granting the public opinion access to all information related to the Special Tribunal for Lebanon : daily press review in english, french and arabic ; UN documents, etc...

Ce blog du
Centre Libanais des droits humains (CLDH) a pour objectif de rendre accessible à l'opinion publique toute l'information relative au Tribunal Spécial pour le Liban : revue de presse quotidienne en anglais, francais et arabe ; documents onusiens ; rapports, etc...
.

PRESS REVIEW

April 30, 2009 - L'Orient le jour - Déferlante humaine devant le domicile de Jamil el-Sayyed à l’annonce de sa libération


Par Jeanine JALKH | 30/04/2009

Le général Jamil el-Sayyed, encadré par les responsables du Hezbollah, arrive chez lui.Photo Mahmoud Tawil « Nous espérons que cette libération servira de leçon à tous ceux qui veulent s'aventurer à mélanger politique et justice. »
Tels sont les premiers commentaires recueillis par Antoine Korkmaz, l'un des avocats de défense du général Jamil el-Sayyed, qui réagissait à chaud à la décision du TSL ordonnant la libération des quatre généraux.
« La justice a triomphé en fin de compte, après 44 mois de détention arbitraire. Tout le monde savait qu'il n'y avait aucune charge contre eux. Ils ont été incarcérés pour des raisons politiques », a-t-il ajouté.
Venu spécialement de Paris où il exerce, pour être près de son client et de la famille en ce jour décisif, M. Korkmaz était, à l'instar des dizaines de journalistes et amis de la famille, déjà présent au domicile du général el-Sayyed quelque temps avant la décision du TSL.
Immobilisé devant l'écran de télévision pour entendre enfin ce dont il était convaincu depuis des années, il se retient de manifester sa joie par respect du code professionnel. L'avocat lâche toutefois son sentiment de révolte envers ce qu'il considère être « un comportement moyenâgeux », ou encore, une « histoire digne d'un roman de science-fiction ».
M. Korkmaz ne mâche pas ses mots et va jusqu'à demander la démission des « autorités judiciaires qui étaient chargées de ce dossier ». Et d'appeler le Conseil supérieur de la magistrature, le ministre de la Justice et tous les concernés à rendre justice à ceux qui ont payé quatre années de leur vie en prison « sans aucun motif, sans aucune charge et en dépit de toutes les mises en garde », appelant au respect des règles et des normes internationales et rappelant les multiples prises de positions de l'ONU, qui avait qualifié la détention d'« arbitraire ». Et d'ajouter : « La virulence de ma réaction est à la mesure de l'injustice que nous avons subie. »
Tôt dans la journée, la famille el-Sayyed et les proches étaient déjà au complet, attendant fébrilement la décision de l'instance internationale dont ils avaient l'intime conviction qu'elle serait en faveur de leur fils, père, époux et ami.
Le cri strident qui a fusé de l'assemblée à l'annonce de la libération a déclenché une réaction collective d'exaltation qui ira crescendo au fur et à mesure que la foule commençait à affluer dans le quartier, aussitôt suivie par les personnalités politiques, essentiellement de l'opposition.
Les larmes aux yeux, l'épouse de Jamil el-Sayyed se penche sur le balcon, brandissant devant le public un bouquet de fleurs et saluant les sympathisants dont les plus chanceux avaient déjà réservé leur place dans sa résidence, quelques minutes avant la décision du juge de la mise en état, Daniel Fransen.
« Je n'avais aucun doute sur son innocence et je savais que ce jour allait enfin arriver. La vérité a finalement prévalu, a dit Sawsan el-Sayyed. La vérité que nous cherchions, pas celle qu'ils ont montée de toutes pièces dès le premier jour et qui a été matière à marchandage tout au long de ces années. »
Les feux d'artifice qui fusaient dans le quartier couvraient la voix des entrevues que les journalistes tentaient d'arracher à la famille, puis aux responsables politiques.
« Mais ce n'est pas grave, la chance tourne », a ajouté Mme el-Sayyed.
L'expression de « la dignité retrouvée » reviendra souvent d'ailleurs sur les lèvres des membres de la famille qui rappellent, l'un après l'autre, la stature de l'officier détenu.
« Je savais qu'un commis d'État de son calibre, qui croit profondément aux institutions, ne peut avoir commis un crime aussi abject », hurle-t-elle enfin pour se faire entendre, entre les youyous des femmes et les chants de victoire fusant des haut-parleurs rapidement installés devant l'immeuble. Une fanfare du Hezbollah était également au rendez-vous.
Pour Sawsan el-Sayyed, « le courage et la patience » qui ont accompagné l'officier au cours de sa détention étaient la conséquence logique de son innocence, mais également, de sa grande foi.
Devant elle se déployait le spectacle d'une foule en délire, dont l'enthousiasme ne pouvait être contenu, malgré la présence imposante des services de sécurité du Hezbollah.
Dans une réaction on ne peut vindicative, les sympathisants ont brandi une version revue et corrigée des portraits des quatre généraux brandis en 2005 par les adversaires politiques des officiers, sur lesquels ont pouvaient voir la mention « Wanted » (recherchés par la justice) rayée par un grand X pour l'occasion. Cette mention a été remplacée par le mot « libres ».
Libres surtout, pour leurs familles pour les amis, pour les sympathisants et pour l'opposition en général, mais à quel prix. Car si la décision de justice du TSL a enchanté la moitié des Libanais, elle aura certainement dépité l'autre, que le chef de la majorité, Saad Hariri, a immédiatement tenté de rassurer par un discours concocté en dernière minute. Hier, le Liban apparaissait plus divisé que jamais à l'issue de cette annonce.
Également inquiétante, voire décevante, l'image de la justice libanaise que l'avis de certains de ses membres sur ce dossier n'a pas manqué d'entacher.
C'est ce que conclut d'ailleurs, non sans amertume, M. Korkmaz, qui affirme qu'il a fallu qu'une instance internationale et non libanaise fasse justice aux officiers, ce qui est « dommage ». « Les Libanais méritent mieux », dit-il.

No comments:

Background - خلفية

On 13 December 2005 the Government of the Lebanese Republic requested the UN to establish a tribunal of an international character to try all those who are alleged responsible for the attack of 14 february 2005 that killed the former Lebanese Prime Minister Rafiq Hariri and 22 others. The United Nations and the Lebanese Republic consequently negotiated an agreement on the establishment of the Special Tribunal for Lebanon.

Liens - Links - مواقع ذات صلة

The Washington Institute for Near East Policy, David Schenker , March 30, 2010 . Beirut Spring: The Hariri Tribunal Goes Hunting for Hizballah


Frederic Megret, McGill University, 2008. A special tribunal for Lebanon: the UN Security Council and the emancipation of International Criminal Justice


International Center for Transitional Justice Handbook on the Special Tribunal for Lebanon, April 10, 2008


United Nations
Conférence de presse de Nicolas Michel, 19 Sept 2007
Conférence de presse de Nicolas Michel, 27 Mars 2008


Département d'Etat américain
* 2009 Human Rights report
* 2008 Human Rights report
* 2007 Human Rights report
* 2006 Human Rights report
* 2005 Human Rights report



ICG - International Crisis Group
The Hariri Tribunal: Separate the Political and the Judicial, 19 July, 2007. [Fr]


HCSS - Hague Centre for strategic studies
Hariri, Homicide and the Hague


Human Rights Watch
* Hariri Tribunal can restore faith in law, 11 may 2006
* Letter to Secretary-General Kofi Annan, april 27, 2006


Amnesty International
* STL insufficient without wider action to combat impunity
* Liban : le Tribunal de tous les dangers, mai 2007
* Jeu de mecano


Courrier de l'ACAT - Wadih Al Asmar
Le Tribunal spécial pour le Liban : entre espoir et inquiétude


Georges Corm
La justice penale internationale pour le Liban : bienfait ou malediction?


Nadim Shedadi and Elizabeth Wilmshurt, Chatham House
The Special Tribunal for Lebanon : the UN on Trial?, July 2007


Issam Michael Saliba, Law Library of Congress
International Tribunals, National Crimes and the Hariri Assassination : a novel development in International Criminal Law, June 2007


Mona Yacoubian, Council on Foreign Relations
Linkages between Special UN Tribunal, Lebanon, and Syria, June 1, 2007