Frangié n’écarte pas le recours à la rue, "qui sera cette fois-ci ciblé et efficace",

L'Orient le jour - Frangié n’écarte pas le recours à la rue, "qui sera cette fois-ci ciblé et efficace", 28 janvier 2008.


Le chef des Marada, l’ancien ministre Sleimane Frangié, a affirmé hier que l’opposition ne reculera pas concernant le tiers de garantie qui est, selon lui, une caution pour les décisions nationales et un rempart contre l’internationalisation. L’ancien député, qui s’exprimait devant une délégation de son parti représentant la région de Chekka-Batroun, a affirmé que le recours à la rue « était une probabilité, mais pas à la manière des manifestations qui ont eu lieu le 23 janvier de l’année précédente. Cette fois-ci, elles seront plus utiles et efficaces (...). Elles ne se limiteront pas à une seule manifestation que seront ciblées et connaîtront la participation de toutes les parties de l’opposition ».L’ancien ministre a lancé un appel à l’adresse de Bkerké, exhortant le patriarche de faire en sorte de ne plus offrir la tribune du siège patriarcal maronite « à ceux qui veulent faire des déclarations et se faire photographier », car, a-t-il dit, cela « ternit l’image du patriarcat ».M. Frangié, qui a souhaité que les Libanais ne se laissent pas entraîner vers la discorde, a assuré que le tribunal international relève désormais d’une décision internationale. Il s’est toutefois demandé pourquoi le Liban financerait un procès international pour le compte de Rafic Hariri uniquement en excluant des victimes telles que l’ancien Premier ministre, Omar Karamé, et le leader chrétien Dany Chamoun. « Je ne suis certainement pas opposé au tribunal, mais je suis surtout en faveur de l’équité et de l’entente », a-t-il ajouté à ce propos. S’adressant aux membres de la délégation, M. Frangié les a appelés « à éviter les problèmes qui risquent de se répercuter dans la région du Nord notamment, d’autant que certains essayent d’exacerber les sentiments confessionnels ». « En même temps, a ajouté M. Frangié, nous n’accepterons pas les provocations, ou les actes menant au chaos. »Le téléphone mobileÉvoquant la question de l’élection du président, le chef des Marada a affirmé que les deux protagonistes – majorité et opposition – « campent sur leur position », soulignant que les forces du 8 Mars « n’accepteront pas d’être éliminées » de l’échiquier politique.« Ils affirment (la majorité) que la situation chrétienne est en danger si l’élection du chef d’État n’a pas lieu. Quant à nous, nous assurons que le danger qui menace les chrétiens provient de la politique des chrétiens eux-mêmes. Ces derniers peuvent s’affirmer ou s’autoéliminer du fait de la politique qu’ils pratiquent », a-t-il ajouté, en déplorant les clivages interchrétiens.Revenant sur la question de la participation au pouvoir, l’ancien ministre a affirmé que la majorité « ne veut pas nous accorder le tiers de garantie pour la simple raison qu’elle cherche à faire passer le dossier (de la privatisation) du téléphone mobile qui apporte des bénéfices s’élevant à plus d’un milliard de dollars par an et veut également faire adopter la loi exemptant la société Solidere des taxes ».