L'Orient le jour - Kouchner : Pas d’arrangement avec la Syrie pour le tribunal international / Kouchner : No arrangement with Syria on the International Tribunal, 8 mars 2008
Grande affluence au point de presse bihebdomadaire hier au Quai d’Orsay et pour cause : le ministre Bernard Kouchner a voulu lui-même s’adresser aux journalistes annonçant qu’il le ferait désormais toutes les quinzaines, mais selon ses disponibilités.Il a évoqué la situation au Liban par deux fois. La première pour protester avec véhémence contre les commentaires de presse faisant état d’échec de l’initiative française ou de fiasco de l’initiative arabe, la seconde pour parler du tribunal international.Au sujet de l’initiative arabe de règlement, M. Kouchner a estimé que « c’est avant tout un échec des Libanais eux-mêmes ». Et de s’emporter en affirmant : « Quand la presse parle de l’échec de Kouchner au Liban, c’est l’échec des Libanais. L’échec de la Ligue arabe n’est pas l’échec de la Ligue arabe, c’est l’échec des Libanais. Ils ne sont pas seuls, nous le savons. Mais franchement… »Par ailleurs, M. Kouchner a affirmé : « L’initiative française, celle de la Ligue arabe et l’initiative du prince Saoud al-Fayçal convergent toutes vers les trois points que nous avions fait accepter, nous les Français, moi, votre serviteur, à M. Nabih Berry et M. Saad Hariri. »Ces trois points, rappelle-t-on, sont l’élection de Michel Sleimane, la formation d’un gouvernement d’union et l’élaboration d’une loi électorale.Le chef de la diplomatie française a souhaité que l’initiative française reprenne, tout en ajoutant : « J’adorerais cela, que les Libanais manifestent un tout petit peu d’unité nationale. Si par hasard quelques personnes de la société civile libanaise s’activaient, cela nous aiderait beaucoup. »Le ministre a rappelé à cet égard l’action de l’ONG Khalass qui avait distribué, a-t-il dit, des tracts un dimanche dans les stations d’essence, laissant entendre qu’il faudrait multiplier des opérations de ce genre.En réponse à une question sur une éventuelle initiative européenne, M. Kouchner a estimé qu’il pourrait y avoir une telle initiative dès que la France prendrait la tête de l’UE, c’est-à-dire en juillet prochain, rappelant que les ministres français, espagnol et italien des Affaires étrangères se sont déjà rendus ensemble à Beyrouth pour tenter d’aider le Liban à sortir de l’impasse, mais que cela « n’avait pas marché ».Au sujet d’informations sur des tentatives de certains pays arabes d’obtenir une coopération de la Syrie en contrepartie d’une promesse d’allègement des sanctions dans le cadre du Tribunal spécial international, M. Kouchner a dit : « Je ne sais pas qui cherche à protéger qui. En tout cas, ce n’est pas la France. Et je peux affirmer que le Tribunal spécial international est une instance de l’ONU et que la France l’a financé en partie. Cette démarche (le tribunal) n’est pas réversible. Ce sont les Nations unies qui sont chargées de la recherche des assassins de Rafic Hariri et elles le feront. Et c’est justice. Je ne sais pas si elles les trouveront, je ne sais pas si ça ira loin. Pour la France, c’est la justice internationale. »
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