La Libre Belgique - L'assassinat d'Hariri commis par un "réseau criminel", 28 mars 2008
L'assassinat en 2005 de l'ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri a été commis par un "réseau criminel" d'individus, affirme le dernier rapport de la commission d'enquête internationale sur ce meurtre, sans toutefois nommer les membres de ce réseau. La Commission d'enquête de l'ONU sur l'assassinat de Rafic Hariri a confirmé vendredi l'implication d'un "réseau criminel" d'individus, dont certains ont également trempé dans d'autres attentats commis au Liban, mais elle n'a nommé aucun suspect. "La Commission peut maintenant confirmer, sur la base des preuves détenues, qu'un réseau d'individus a agi de concert pour commettre l'assassinat de Rafic Hariri et que ce réseau criminel, ou certains de ses membres, sont liés à d'autres attentats couverts par le mandat de la Commission", affirme celle-ci dans un rapport au Conseil de sécurité de l'ONU, publié vendredi. "La priorité de la Commission est désormais de recueillir des éléments de preuve supplémentaires concernant ce réseau et sur l'étroitesse de ses liens avec les autres attentats", ajoute ce rapport de neuf pages. "Ce réseau Hariri existait avant l'attentat, il a surveillé Rafic Hariri avant l'assassinat (...) et au moins une partie de ce réseau a continué à exister et à être opérationnel après l'assassinat", précise-t-il. Invoquant des préoccupations de sécurité, le document ne donne l'identité d'aucun suspect ou membre présumé de ce réseau. "Les noms des individus n'apparaîtront que dans de futurs actes d'inculpation qui seront rédigés par le procureur, quand des preuves suffisantes auront été rassemblées", souligne-t-il. La Commission, créée pour enquêter sur l'assassinat en février 2005 de Rafic Hariri, a également été mandatée par le Conseil de sécurité pour apporter une aide au gouvernement libanais dans ses enquêtes sur 20 autres attentats commis depuis 2004 au Liban, généralement contre des personnalités antisyriennes. Il s'agit du 10e rapport d'étape de la Commission d'enquête, mais du premier rédigé sous la responsabilité de son nouveau président, le Canadien Daniel Bellemare. M. Bellemare a succédé au début de l'année au Belge Serge Brammertz. Depuis le précédent rapport de la Commission, fin novembre, celle-ci fournit une assistance technique aux autorités libanaises dans leurs investigations concernant deux nouveaux meurtres commis contre des membres des forces de sécurité libanaises, le général François Al-Hajj en décembre et le commandant Wissam Eid en janvier. "Ces récents attentats ont contribué à détériorer les conditions de sécurité au Liban", indique encore le rapport. "Cet environnement continue d'avoir un impact sur le travail de la Commission, sans toutefois entamer sa détermination". Selon le rapport, la Commission "a continué à travailler étroitement avec les autorités libanaises" et la coopération de la Syrie a été "généralement satisfaisante". Au début de l'enquête, Damas avait été accusé de ne pas coopérer par le prédécesseur de M. Brammertz, l'Allemand Detlev Mehlis.
Représentant éminent de la classe politique libanaise opposée à la domination exercée par la Syrie sur le Liban, Rafic Hariri a été assassiné le 14 février 2005 dans un attentat à la camionnette piégée à Beyrouth qui a tué 22 autres personnes. Un Tribunal spécial pour le Liban, qui siègera à La Haye, doit juger les personnes qui seront inculpées dans cette affaire. Lorsque son enquête sera terminée, M. Bellemare deviendra le procureur de ce tribunal.
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