L'Orient le jour - Azouri lancera aujourd’hui une pétition pour demander une commission d’enquête parlementaire, 26 mars 2008.
« La justice doit faire preuve de courage et trancher la question de l’arrestation des quatre généraux » C’est ce qu’a déclaré hier l’uléma Mohammad Hussein Fadlallah à l’issue de sa rencontre avec l’ancien ministre Naji Boustany. Pour le dignitaire chiite, « tout retard dans cette affaire ne nuit pas seulement aux quatre généraux et à leurs familles, mais également à la réputation de la justice, remettant ainsi en cause sa crédibilité. Cela est d’autant plus néfaste que l’État a besoin plus que jamais d’une justice équitable », a-t-il dit.L’uléma Fadlallah a insisté sur la nécessité de dépolitiser la justice, condamnant les pressions politiques qui sont exercées sur elle.Allant dans le même sens, Akram Azouri, l’avocat de défense de l’ancien directeur de la Sûreté, le général Jamil Sayyed, a stigmatisé les « tentatives renouvelées du ministre de la Justice, Charles Rizk, qui cherche à faire pression sur la justice – comme il l’avait fait auparavant avec (l’ancien juge d’instruction), Élias Eid. Autant de manœuvres qui sont liées au refus de libérer les quatre responsables sécuritaires « sous prétexte que la recommandation du juge Detlev Mehlis (l’ancien chef des enquêteurs), datant d’août 2005, empêche leur remise en liberté », a-t-il indiqué.M. Azouri a estimé que la déclaration de M. Rizk, publiée le 23 mars dans le quotidien an-Nahar, « n’est autre qu’une réédition d’une position semblable affichée le 1er janvier 2006, également dans le quotidien an-Nahar, dans laquelle il cherche à empêcher la justice de relâcher les quatre responsables libanais ». Selon l’avocat, la position de M. Rizk « rejoint celle exprimée par Detlev Mehlis mardi dernier sur la LBCI, lorsque ce dernier a affirmé que sa recommandation d’arrêter les quatre généraux est toujours en vigueur ».« L’objectif réel était de solliciter l’aide de Mehlis à travers les médias, et ce deux ans après la fin de son mandat. Il s’agissait d’assurer la couverture morale nécessaire pour perpétuer l’arrestation des officiers, qualifiée d’arbitraire par les Nations unies et le département d’État américain », a-t-il rappelé.L’avocat a par ailleurs indiqué avoir relancé le Premier ministre, Fouad Siniora, au sujet des positions prises par le ministre de la Justice, qui, a-t-il dit, sont « contraires au principe de la séparation des pouvoirs, à la Constitution et aux lois en vigueur ».Et M. Azouri d’expliquer à L’Orient-Le Jour que dès aujourd’hui, il entamera une tournée auprès des parlementaires pour recueillir la signature de 25 membres d’entre eux sur une pétition réclamant une commission d’enquête sur ce dossier.« Le conflit portant sur la légitimité du gouvernement, qui s’est traduit par l’absence de réunions parlementaires, n’empêche pas l’Assemblée de se réunir conformément à l’article 19 de la loi portant sur le jugement des présidents et ministres, et ce à l’instar des décisions parlementaires précédentes prises au cours des deux séances consacrées au jugement de M. Siniora, et celui de l’ancien ministre Chahé Barsoumian, successivement en 2003 et en 2005 », a ajouté l’avocat.À ce sujet, M. Azouri a précisé que dans le cas où il parvient à réunir les 25 signatures, le président du Parlement aura alors « une compétence liée et non discrétionnaire de convoquer l’Assemblée pour demander la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire ».
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