Le Monde - La majorité libanaise se mobilise pour commémorer l'assassinat de Rafic Hariri, 11 fevrier 2008
Les Libanais se préparent à commémorer, jeudi 14 février, l'assassinat de l'ancien premier ministre, Rafic Hariri, à l'occasion du troisième anniversaire de sa mort, alors que le pays s'enfonce chaque jour davantage dans la crise. Initialement prévue lundi 11 février, une réunion du Parlement pour élire un président de la République a été reportée au 26 février. C'est le quatorzième report depuis la fin septembre 2007. Il a été annoncé, samedi, par le président du Parlement, Nabih Berri, dans la foulée d'un nouvel échec de la mission d'Amr Moussa, secrétaire général de la Ligue arabe. Pour assurer une participation massive au rassemblement prévu le 14 février sur la place des Martyrs-place de la liberté, au coeur de Beyrouth, les principaux dirigeants de la majorité politique ont lancé, depuis quelques jours, une campagne destinée à relancer la mobilisation d'une opinion publique dépitée par l'impasse politique et principale victime de l'insécurité et des difficultés économiques qui en découlent. Deux figures de proue de cette majorité, Walid Joumblatt et Saad Hariri, ont enfreint les règles de sécurité très strictes qui limitent considérablement leurs déplacements pour se rendre dans certains de leurs fiefs régionaux respectifs, la montagne du Chouf pour le premier, Tripoli et l'Akkar, dans le nord du Liban, pour le second. Dans des interventions publiques fortement médiatisées, ils ont dénoncé, avec une grande virulence, leurs adversaires de l'opposition, accusés d'être les instruments locaux du régime syrien qui cherche, selon eux, à réimposer sa tutelle au Liban. A ce dernier, MM. Joumblatt et Hariri ont prédit les pires tourments, avec la mise sur pied prochaine du "tribunal à caractère international" chargé de juger les présumés coupables de l'assassinat de Rafic Hariri. Ils se sont par ailleurs proclamés désireux d'une solution pacifique de la crise, tout en se disant prêts à faire face à toute éventualité, sur le thème : "Si l'opposition cherche l'affrontement, elle l'aura !"M. Moussa, qui a quitté Beyrouth, samedi, au terme d'un séjour de moins de quarante-huit heures, est chargé de mettre le pays sur les rails d'une solution de la crise sur la base d'une "feuille de route" élaborée par la Ligue arabe. Il a affirmé qu'il reprendra son bâton de pèlerin prochainement, sans toutefois fixer de date. La brièveté de son séjour atteste, à elle seule, du blocage auquel il s'est heurté, compte tenu notamment des conditions posées par une partie au moins de l'opposition libanaise pour parvenir à un règlement.
EXIGENCES RÉITÉRÉES
Négociateur au nom des opposants, l'ancien général Michel Aoun, chef du Courant patriotique libre (CPL) a réitéré des exigences que ses mandants avaient mis sous le boisseau depuis un certain temps. Il a fait valoir que l'élection du futur président était tributaire d'une entente sur le futur premier ministre et l'octroi aux opposants de portefeuilles ministériels régaliens. Il a ainsi pris de court tout le monde, dont certains de ses alliés, singulièrement M. Berri en sa qualité de chef du mouvement chiite Amal. Les exigences de M. Aoun sont étrangères à la "feuille de route" arabe que l'opposition, comme la majorité libanaise, affirment pourtant avoir acceptée. Celle-ci prévoit parallèlement à l'élection de M. Sleimane à la présidence, la formation d'un gouvernement d'union nationale au sein duquel le président de la République aurait un pouvoir d'arbitrage et l'adoption d'une nouvelle loi électorale. Jusqu'à ces derniers jours, le conflit entre la majorité et l'opposition portait sur le nombre de maroquins auxquels chacune aurait droit. Les opposants exigeaient une répartition égale des ministères entre les trois composantes du gouvernement : eux-mêmes, la majorité et le président de la République. La majorité continue de refuser ce nivellement qui équivaut, selon elle, à lui dénier sa représentativité.
Négociateur au nom des opposants, l'ancien général Michel Aoun, chef du Courant patriotique libre (CPL) a réitéré des exigences que ses mandants avaient mis sous le boisseau depuis un certain temps. Il a fait valoir que l'élection du futur président était tributaire d'une entente sur le futur premier ministre et l'octroi aux opposants de portefeuilles ministériels régaliens. Il a ainsi pris de court tout le monde, dont certains de ses alliés, singulièrement M. Berri en sa qualité de chef du mouvement chiite Amal. Les exigences de M. Aoun sont étrangères à la "feuille de route" arabe que l'opposition, comme la majorité libanaise, affirment pourtant avoir acceptée. Celle-ci prévoit parallèlement à l'élection de M. Sleimane à la présidence, la formation d'un gouvernement d'union nationale au sein duquel le président de la République aurait un pouvoir d'arbitrage et l'adoption d'une nouvelle loi électorale. Jusqu'à ces derniers jours, le conflit entre la majorité et l'opposition portait sur le nombre de maroquins auxquels chacune aurait droit. Les opposants exigeaient une répartition égale des ministères entre les trois composantes du gouvernement : eux-mêmes, la majorité et le président de la République. La majorité continue de refuser ce nivellement qui équivaut, selon elle, à lui dénier sa représentativité.
Mouna Naïm
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