L'Orient le jour - Rizk évoquera le dossier à la conférence des ministres de la Justice des pays francophones, 14 fevrier 2008
La garde des Sceaux, Rachida Dati, et Abdou Diouf, le secrétaire général de l’Organisation internationale de la francophonie, ont donné hier le coup d’envoi au Quai d’Orsay de la IVe conférence des ministres francophones de la Justice dont les travaux se poursuivront aujourd’hui à l’hôtel Westin Intercontinental en deux séances, dont une à huis clos dans la matinée.Le Liban est représenté à ces assises francophones par son ministre de la Justice, Charles Rizk, et par le directeur du service juridique du ministère, le juge Chucri Sader. Étaient également présents à la cérémonie d’ouverture : Bernard Kouchner, le chef de la diplomatie française, Jean-Marie Bockel, le secrétaire d’État français chargé de la Coopération et de la Francophonie, ainsi que les ministres et chefs des délégations et ambassadeurs des pays participants. Charles Rizk évoquera longuement dans la matinée la question du tribunal international chargé de juger les assassins de Rafic Hariri et des autres martyrs. Un dossier qui sera, a-t-il affirmé, au centre du débat en raison de son actualité et parce qu’il ne manquera pas d’intéresser les délégations présentes. Le ministre a évoqué la question du tribunal spécial international et la crise libanaise au cours d’un aparté avec Bernard Kouchner qui a déploré que certains médias parlent de fiasco français au Liban alors que la France tout entière réaffirme son soutien au Liban en ces moments difficiles et malgré le blocage que tout le monde constate. Signalons qu’après son discours officiel, Abdou Diouf a brièvement répondu à une question de L’Orient-Le Jour sur de possibles discussions dans les hautes instances de la francophonie sur un éventuel tribunal pénal spécial. « Nous réfléchissons sur une telle possibilité », a-t-il répondu.Culture de la justicePour en revenir à la cérémonie d’ouverture, elle a été marquée successivement par des discours de bienvenue de Bernard Kouchner et Rachida Dati, puis par le mot de Franco Frattini, vice-président de la Commission européenne, ainsi que par le discours inaugural du président Diouf, qui a commencé par souligner l’importance de cette rencontre, dont la première édition s’était tenue à Paris en 1980.« Cette conférence est d’abord l’occasion de redire fortement que la francophonie n’a pas pour seule vocation de promouvoir la langue française, la diversité linguistique et culturelle, mais qu’elle entend également servir des valeurs au premier rang desquelles la liberté, l’équité et la solidarité », a dit le secrétaire général de l’OIF. Puis, rappelant les diverses étapes des efforts entrepris par l’organisation à divers niveaux en vue de renforcer la coopération et l’engagement des pays membres en vue de l’approfondissement de la démocratie et le respect des libertés, il a relevé qu’il « ne suffit pas d’instituer des mécanismes juridictionnels spécifiques et efficaces de protection de l’État de droit. Nous devons également contribuer à la diffusion d’une culture de la justice et des valeurs d’éthique qui s’y rattachent. Disant cela, je ne pense pas seulement à la formation de ceux qui ont fait de la justice leur métier : magistrats, avocats et auxiliaires de la justice », a-t-il affirmé. « Je pense aussi à la nécessité d’éduquer les citoyens à la justice, tant il est vrai, comme l’écrivait Montesquieu, que “le moyen d’acquérir la justice parfaite, c’est de s’en faire une telle habitude qu’on l’observe dans les plus petites choses et qu’on y plie jusqu’à sa manière de penser” », a poursuivi Abdou Diouf.Notons qu’à l’issue des séances finales d’aujourd’hui, une Déclaration de Paris sera adoptée par les participants. Il s’agira d’une feuille de route pour les actions de l’OIF dans les prochaines années.
No comments:
Post a Comment